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Israël et Palestine : derrière la guerre, les violences faites aux femmes

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"Trafic de femmes" est un tour du monde de la traite des êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle. Lydia Cacho y décrit comment les armées de tous pays se procurent des prostituées auprès des mafias, comment les Européens s'offrent des femmes ou des fillettes avec l'accord des autorités des pays les plus pauvres, comment les trafiquants recrutent leurs victimes et les maintiennent sous domination.

En Palestine et en Israël, contrairement à d’autres pays, la prostitution est non seulement illégale, mais également considérée comme un acte particulièrement immoral par les autorités des deux nations, tant du point de vue social que religieux. Bien entendu, cela ne signifie pas que le phénomène n’existe pas.

Il est simplement d’autant plus difficile à étudier en raison de sa clandestinité, semblable à celle que l’on trouve en Irak et en Iran, où les groupes orthodoxes, prenant appui sur des principes religieux, estiment que les hommes sont les propriétaires des femmes et de leur vie. Il est très compliqué de traverser le territoire palestinien.

La discrimination dont les femmes font l’objet est profondément enracinée dans la culture et bien souvent renforcée par la religion. La photographie d’un mariage public organisé par le Hamas, montrant des hommes âgés de 25 à 35 ans en train de défiler dans les rues de Gaza avec leurs jeunes épouses de 10 ans, est suffisamment éloquente.

En Israël, la séparation entre orthodoxes et libéraux est plus nette. C’est la raison pour laquelle ce pays compte davantage de cas de prostitution forcée et d’exploitation sexuelle de femmes et de petites filles le plus souvent non juives. Dans ce domaine, l’altérité joue un rôle fondamental : plus la dimension conservatrice et religieuse d’un pays ou d’un groupe social est importante, plus celui-ci sera laxiste envers l’exploitation sexuelle des enfants et des femmes appartenant à d’autres ethnies, à d’autres confessions et à d’autres pays.

En Palestine, même les organisations de défense des droits de l’homme nient le problème de la traite et de l’exploitation sexuelle des femmes et des petites filles, hormis une, qui travaille dans la plus grande discrétion pour éviter d’être fustigée.

Le sexisme et la misogynie rendent les enquêtes très compliquées, surtout lorsqu’elles sont réalisées par des femmes qui, comme moi, doivent rencontrer les autorités policières et militaires.

Celles-ci sont en effet peu disposées à parler de ces sujets « immoraux », qui plus est à une personne n’appartenant pas aux milieux protégés et acceptés par chaque clan.

Dans le marché mondial de l’esclavage et du commerce des êtres humains, en pleine croissance, la situation des enfants de ce territoire est extrêmement fragile. Elle doit donc être considérée à part et traitée avec la même urgence que celle dont bénéficient les pays d’Afrique ou d’Amérique latine, où la population, et tout particulièrement les enfants, ne sont protégés ni par la législation, ni par les forces de l’ordre. Selon l’Unicef, dans les territoires palestiniens occupés, près de 10 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de dénutrition chronique. La situation est particulièrement grave à Gaza, où ce chiffre atteint 50 000 sur une population de 800 000 mineurs. La moitié des enfants de moins de 2 ans est anémiée et 70 % souffrent de carences en vitamine A. Près de 10 % des jeunes filles de 15 à 18 ans sont enceintes ou ont déjà eu des enfants. Les pourcentages élevés de grossesses chez les adolescentes et les très jeunes filles témoignent de la violence sexuelle exercée à l’encontre des femmes et des petites filles. La première piste à suivre est celle des agresseurs : qui sont-ils et où vivent-ils ?

Grâce aux efforts de l’Unicef, plus de 50 000 enfants ont reçu un soutien psychosocial pour pouvoir faire face à la violence.

Quand je vois ces centaines de gamins qui, alors qu’ils n’ont pas encore 10 ans, souffrent déjà de crises d’angoisse et de dépression, je comprends mieux la tâche que se sont fixée les femmes comme Rim Banna. La moitié des enfants scolarisés affirme avoir déjà assisté au siège de leur école par les forces armées israéliennes et, pour plus de 10 %, à la mort d’un de leurs professeurs. L’Unicef a réalisé un travail sur le terrain exceptionnel, formant des milliers d’adultes à aider les petits et à leur apprendre à marcher en évitant les mines antipersonnel.



Source: Atlantico

 

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