C’est l’autre désarmement de Centrafrique. Loin des caméras, l’Armée de résistance du Seigneur joue à cache-cache avec les forces de la Misca. Et si Sangaris permettait d’arrêter son chef, le sanguinaire Joseph Kony, l’homme qui enrôlait de force des enfants soldats pour faire sa guerre ?
"L’Armée de résistance du Seigneur". À elle seule, un concentré de barbarie. Une bande de desperados qui vivent sur la guerre en Afrique centrale. 25 ans que cela dure. En 1988, la LRA se crée en pleine guerre civile, au nord de l’Ouganda. Son chef Joseph Kony veut renverser le président ougandais et installer un pouvoir basé sur les 10 commandements. La bible à la place de la charia. La version chrétienne des talibans. La LRA est inscrite sur la liste noire des organisations terroristes mondiales.
Depuis 2010, la LRA s’est repliée pour trouver une base arrière en Centrafrique. Le pouvoir y est faible. La nature a horreur du vide et le nom de la LRA suffit à faire trembler ses adversaires. Le sud-est du pays est devenu leur sanctuaire. Pillards sanguinaires, les chefs de la LRA ont frappé les esprits en utilisant des enfants soldats. Plus de la moitié des effectifs de la LRA sont des garçons ou des fillettes, enlevés dans les villages pillés. Battus, torturés, ils sont d’abord utilisés comme porteurs ou objet sexuels des soldats. Puis quand ils ont la force de porter une arme ils deviennent combattants, un fusil mitrailleur AK 47 pour leur 10 ans. La LRA en aurait enrôlé 60 000 depuis sa création. Des enfants soldats devenus fous de haine et ivres de drogue.
Ces derniers jours, 19 soldats de la LRA se sont rendus aux forces africaines et ont accepté de rendre leurs armes. Les soldats étaient Ougandais, ce qui a surement facilité la reddition. Pour Kony, le chef recherché par la justice internationale, ce sera la prison ou la mort. Le président ougandais Museveni a prévenu : "Si Kony veut sortir du maquis tant mieux, mais il n’y a aucune raison de négocier avec lui". Les Ougandais feront le ménage donc, loin de Bangui. Solde pour tout compte d’une guerre civile qui dure depuis 25 ans. Le sang devrait couler. Ici comme ailleurs en Centrafrique.
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