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Journées du Togo sur l'Après 2015: Lien les OMD et l'Agenda post 2015

Le sommet du millénaire qui s’est tenu du 6 au 8 septembre 2000 s’est conclu avec l’adoption par les 189 Etats Membres de la déclaration universelle du millénaire, dans laquelle ont été énoncés les 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Cependant,  14 années après, la probabilité d’atteinte de tous les OMD demeure très faible car certaines contraintes et des goulots d’étranglement persistent partout. C’est pour cette raison que le système des Nations Unies a entrepris depuis quelques années des démarches pour définir le cadre de développement global qui remplacera les OMD. Par Akolé WILSON KPETEMEY*

INTRODUCTION

L’Afrique au Sud du Sahara, malgré des progrès réalisés dans quelques secteurs, est actuellement l'une des rares régions du monde où la probabilité d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d’ici 2015 demeure très faible si les tendances actuelles se maintiennent. Cette situation s’explique, entre autres, par une croissance encore faible et inéquitable, le niveau insuffisant des dépenses dans les secteurs prioritaires tels que l’agriculture, les infrastructures, l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, mais aussi par des problèmes de capacités à de multiples niveaux. La réalisation de progrès vers les OMD dans cette partie du Monde nécessite aussi un commerce international plus juste mais aussi un renversement plus significatif de la tendance en matière d'Aide Publique au Développement (APD).

Ce constat pose avec acuité la question du respect des engagements de la Déclaration du Millénaire dont le but est de créer un monde meilleur pour tous à l’horizon 2015 grâce à la solidarité nationale et internationale. Cette Déclaration signée au Sommet du Millénaire précise huit objectifs, communément dénommés OMD, qui sont : (i) éliminer l’extrême pauvreté et la faim ; (ii) assurer l’éducation primaire pour tous ; (iii) promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; (iv) réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans ; (v) améliorer la santé maternelle ; (vi) combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies ; (vii) assurer un environnement durable ; (viii) mettre en place un partenariat mondial pour le développement.

Les autorités Togolaises, qui ont souscrit à cette Déclaration, se sont engagées à réaliser un certain nombre d’actions prioritaires dont l’accroissement des efforts en faveur de l’élimination de la pauvreté et de l’avancement des principes de la dignité humaine, d’égalité et de justice sociale. Elles ont ainsi préparé en 2003, 2008 et 2010 des rapports de suivi pour informer le grand public des progrès à réaliser dans le but d’atteindre les OMD d’ici 2015. Elles ont aussi adopté en 2007 une Stratégie Nationale de Développement basée sur les OMD (SND/OMD). Cette stratégie à long terme s’inscrit dans le cadre des efforts menés depuis 2005 pour sortir de la crise sociopolitique mais surtout prendre en charge les défis importants en matière de création de richesse et de renforcement du capital humain.

Malgré ces efforts, la situation sociale au Togo demeure encore difficile car il faut gérer les conséquences économiques et sociales d’une longue crise sociopolitique. En occasionnant une forte réduction du PIB par tête et des investissements à caractère économique et social, cette crise a massifié la pauvreté qui touche actuellement près de 62% au niveau national. La plupart des OMD deviennent ainsi de plus en plus hors de portée d’ici 2015 compte tenu du fort niveau de désinvestissement dans tous les secteurs, notamment l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures économiques et sociales.

Conscient des difficultés rencontrées par plusieurs pays notamment du Continent Africain, le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies a lancé depuis 2007 une série d’initiatives visant à accélérer les progrès vers les OMD d’ici 2015. C’est dans ce cadre qu’il faut situer la préparation et la tenue de la dernière session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, à New York du 20 au 22 septembre 2010. Au cours de cette session les Dirigeants du Monde se sont penchés sur cette question de première importance pour tous les pays qui font face depuis 2008 à l’une des plus sévères crises financières et économiques que le monde ait connues.

Le Sommet de septembre 2010 a permis de faire le point sur les progrès réalisés et les initiatives qui ont porté des fruits dans le domaine des OMD. Il a discuté aussi des contraintes à lever pour accélérer le passage à l’échelle. Enfin, il a précisé les actions concrètes que les Etats membres devront prendre à cinq ans de l’échéance 2015 pour accélérer la réalisation des OMD. Pour préparer cet important événement et aider les pays dans l’identification des contraintes et des solutions pour accélérer l’atteinte des OMD, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a mis au point le Cadre d’Accélération des OMD (CAO) pour fournir aux Etats membres de l’Organisation des Nations Unies un cadre méthodologique. Le CAO est une approche basée sur quatre points : (i) l’identification des interventions stratégiques nécessaires à l’accélération d’ici 2015 des cibles des OMD qui ne se situent pas sur la bonne trajectoire, (ii) l’analyse des goulots d’étranglements qui expliquent les retards dans la mise en œuvre efficace des interventions, (iii) la sélection de solutions d’accélération, (iv) l’établissement d’un plan d’actions et de suivi avec une définition précise des rôles des institutions et des partenaires dans la mise en œuvre. Le CAO vise ainsi, dans le cadre de diagnostics partagés, à identifier des solutions pratiques, ciblées et de court terme pour accélérer la réalisation des OMD. A ce titre, le CAO ne remplace pas les processus actuels de préparation des politiques ; au contraire, il s’inscrit dans ces cadres en approfondissant l’analyse des problèmes et en aidant à identifier les actions nécessaires à leur résolution ainsi que les acteurs pouvant y contribuer.

Le Togo est l’un des quatre pays Africains sélectionnés pour préparer son CAO en prélude au Sommet de septembre 2010. A cet effet, le Gouvernement a mis en place un Comité de Pilotage et a retenu comme axe de travail l’amélioration de la productivité agricole pour mieux lutter contre la pauvreté rurale. Il a aussi engagé un processus de consultation avec les Agences du Système des Nations Unies sur les modalités de préparation de ce Cadre. Après une collecte et une analyse préliminaire de la documentation disponible, un atelier a réuni le 7 et 8 juillet 2010 tous les acteurs nationaux et certains partenaires au développement pour identifier les interventions nécessaires à la réalisation de l’OMD1 en milieu rural et analyser les goulots d’étranglement. Cette analyse, qui a été ensuite approfondie dans la semaine du 12 au 17 juillet 2010 avec l’appui de personnes ressources, a abouti à la priorisation de ces goulots et des solutions de court terme susceptibles de les lever. Enfin, cet exercice a été parachevé lors d’un atelier national de validation organisé le 6 août 2010. Il vise à consolider le Pacte signé en juillet 2009 dans le cadre du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA) entre le Gouvernement du Togo et ses partenaires, notamment les Chambres Régionales d'Agriculture (CRA), le Conseil National du Patronat (CNP), la Coordination des Organisations Syndicales et de la Société Civile (COSSC), la Banque Mondiale (chef de file des partenaires), la CEDEAO et l’Union Africaine (UA). A travers ce présent CAO, la consolidation du Pacte se fera pour le bénéfice des petits producteurs.

L’heureux aboutissement de l’élaboration du CAO sur la cible 1.A de l’OMD1 à travers l’amélioration de la productivité des petits producteurs agricoles a inspiré la démarche du CAO relative la cible 7.C de l’OMD7 pour les milieux rural et semi-urbain et inspire aujourd’hui la démarche du présent CAO concernant la cible 7.C de l’OMD 7 pour le milieu urbain.

Notre étude portera sur les points suivants :

- Le bilan des OMD au Togo et en Afrique ;

- L’Agenda post 2015

I. BILAN DES OMD

I.1- SITUATION DU TOGO

L’analyse de la situation actuelle des OMD se fera sur la base de l’examen de seulement quelques tendances observées. Une étude des contraintes liées à l’atteinte des objectifs permettra de mettre en exergue les défis et de formuler des recommandations.

OMD 1 : Eliminer l’extrême pauvreté et la faim

Analyse des tendances

L’OMD 1 recouvre essentiellement trois aspects, à savoir : la pauvreté monétaire, l’emploi et la malnutrition.

Cible 1.A: Diminuer de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de personnes dont les revenus s’élèvent à moins d’un dollar par jour

Indicateurs :

- Proportion de la population vivant avec moins d’1 USD (en PPA) par jour

- Indice d’écart de la pauvreté

- Proportion du quintile le plus pauvre dans la consommation nationale

D’après l’enquête QUIBB-2011, l’incidence de la pauvreté est passée de 61,7% en 2006 à 58,7% en 2011, enregistrant une baisse de 3 points de pourcentage sur les cinq ans ; donc une moyenne de 0,6 point par an. Ces résultats bien que positifs sont de loin supérieurs à la cible de 30,9% pour 2015. Il faut noter qu’en raison de l’aggravation de la pauvreté, la cible qui était de 16,1% au départ a été revue à la hausse en tenant compte de l’incidence de la pauvreté de 2006, 61,7%, contre 32,2% en 1990.

La baisse de la pauvreté n’a cependant pas été effective dans toutes les couches de la population. Si certaines couches ont connu une baisse de l’incidence de la pauvreté, d’autres ont par contre enregistré une hausse. En considérant le milieu de résidence, la baisse a été plus palpable en milieu urbain qu’en milieu rural où la pauvreté n’a baissé que de 1,7 point passant de 75,1% à 73,4%.

L’analyse des autres cibles fera l’objet d’un document qui sera mis à disposition

Contraintes

Malgré les résultats obtenus, plusieurs contraintes entravent l’atteinte de l’objectif de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire. Il s’agit essentiellement de :

  • faible niveau d’entrepreneuriat des jeunes ;
  • financement insuffisant des AGR. En raison de la faible bancarisation de l’économie togolaise (21,6% en 2010), les petits entrepreneurs surtout dans le secteur agricole sont contraints de se tourner vers les institutions de microfinance, qui pratiquent des taux d’intérêt élevés (autour de 18%) en raison du coût élevé de leur transaction et de la faible productivité ;
  • inadéquation formation-emploi qui entretient les niveaux de sous-emploi et de chômage élevés ;
  • faible productivité de l’agriculture ; conséquence du faible niveau de mécanisation et de la non maitrise de l’eau qui rend la production agricole dépendante des aléas climatiques ;
  • problème de sécurisation foncière au niveau légal et son effet sur la production agricole et les garanties de financement ;
  • faible niveau de transformation des produits agricoles et faibles interaction entre les acteurs des chaines de valeur agricoles ;
  • faible taux d’exécution des investissements publics, notamment ceux en direction du secteur agricole ;
  • vulnérabilité encore forte de l’économie aux chocs exogènes, notamment les cours mondiaux des matières premières, les crises économiques et financières internationales ;
  • faible partenariat public privé en matière de formation professionnelle.
Principaux défis et recommandations

Bien que des avancées remarquables aient été observées en direction de l’atteinte de l’OMD1 à travers une baisse de la pauvreté monétaire et de la malnutrition chez les enfants, la pauvreté en milieu rural peine à être éradiquée et si cette tendance persiste, les campagnes et les villages continueront à se vider de leurs bras valides.

Il serait opportun de promouvoir la mécanisation de l’agriculture et des politiques beaucoup plus orientées vers la diversification et la transformation en vue de la rendre plus attrayante vis-à-vis des jeunes. L’investissement dans le domaine de la recherche et une meilleure valorisation des produits de cette recherche renforceront les actions visant un accroissement de la productivité agricole. La multiplication des infrastructures de retenue d’eau et la formation des producteurs à l’utilisation de techniques efficaces d’irrigation permettront d’atteindre cet objectif.

En outre, l’octroi de crédits à des taux raisonnables pour le financement des activités initié par l’Etat, touche encore très peu de personnes désireuses de créer leurs entreprises. L’allocation de ressources plus consistantes permettra une meilleure efficacité du partenariat que l’Etat a initié avec les institutions de microfinance en l’absence de banques agricoles.

Par ailleurs, le problème de caution au financement appelle à des actions visant l’assainissement du domaine foncier et de ses interactions avec le pouvoir judiciaire. Cette réforme favorisera l’investissement aussi bien dans le secteur agricole que dans les autres secteurs de l’économie togolaise.

Enfin, les institutions en charge de l’emploi pourront réaliser et vulgariser des analyses régulières sur les domaines de l’emploi les plus porteurs en fonction des offres émanant des entreprises. Ces analyses intégrant les possibles mutations de l’économie togolaise assureront une meilleure orientation des jeunes vers les secteurs porteurs de l’économie. Un partenariat entre le secteur privé et les instituts de formation dopera cet effort ayant pour objectif d’atteindre une adéquation emploi-formation.


OMD2 : Assurer l’éducation primaire pour tous

Analyse de quelques tendances

Cible 2.A : D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens de terminer un cycle complet d’études

L’Education pour tous (EPT) est un exemple concret de l’engagement du Gouvernement dans le secteur de l’éducation. Entre 2008 et 2012, près de 42 milliards de dépenses d’investissement ont été financés pour l’atteinte de l’OMD2 selon la plateforme de gestion de l’aide. Aujourd’hui, la scolarisation est presque généralisée au primaire. Néanmoins, des efforts restent encore à faire pour garantir que, d’ici à 2015, tous les garçons et les filles au Togo parviendront à achever le cycle de la scolarisation primaire.

Des disparités persistent entre les filles et les garçons. Le taux d’achèvement est de 81,2% pour les garçons alors qu’il n’est que de 69,7% pour les filles bien que 47% des candidats à l’examen de fin de cycle en 2012 soient des filles. La faible proportion de femmes institutrices, les facteurs socioculturels défavorables, le manque de motivation né du sous emploi des femmes éduquées, les mariages précoces et les harcèlements peuvent justifier ce constat.

Contraintes

Les mesures de gratuité des frais d’inscription dans les écoles primaires publiques appliquées à l’échelle nationale ont nettement contribué à en améliorer l’accès aux enfants et en particulier les plus pauvres. Toutefois, l’offre d’éducation ne permet pas de répondre à la demande accrue liée à la gratuité. En outre, on constate encore des disparités régionales et surtout locales dans l’accès et nombre d’enfants restent encore hors de l’école. Il s’agit le plus souvent d’enfants vulnérables, dont certaines catégories sont identifiées : les enfants handicapés, les enfants de la rue, les enfants travailleurs que l’on retrouve surtout en milieu urbain dans les marchés et, pour les filles, comme domestiques dans les familles.

De plus, le système éducatif est conduit avec des méthodes d'enseignements qui restent frontales, non adaptées à l'évolution économique et sociale du pays et qui ne conviennent pas lorsque les enseignants doivent gérer un éventail de plus en plus diversifié d'élèves. Ces pratiques pédagogiques, conjuguées à d’autres facteurs, conduisent à des résultats peu satisfaisants en termes d’apprentissage.

Défis et recommandations

Des réformes structurelles et des politiques cohérentes seront nécessaires pour la réalisation de l’OMD 2. La plupart des facteurs qui entravent la scolarisation des enfants sont d’ordre économique. Des actions de stimulation de la demande doivent donc être menées pour limiter les coûts d’opportunité relatifs à l’éducation des enfants des ménages les plus pauvres.

Compte tenu de tout ce qui précède, une stratégie de développement harmonieux du secteur éducatif s’impose en l’occurrence :

· résoudre le problème de l’inadéquation du programme scolaire,

· multiplier et améliorer les cantines scolaires,

· améliorer la gouvernance du secteur et consacrer plus de ressources à l’éducation primaire.

OMD3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

Analyse de quelques tendances

Cible 3.A : Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005 si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard

L’analyse de certains indicateurs de développement fait ressortir des inégalités de genre. Les investissements pour l’atteinte de l’OMD3 n’ont réellement été mesurés qu’à partir de 2010 (environs 4 milliards de 2010 à 2012) et des efforts importants restent à faire. Les femmes continuent d’occuper très peu d’emplois dans le secteur moderne non agricole. Elles exercent davantage leurs talents dans le secteur informel et agricole, la transformation et la commercialisation des produits agricoles.

Par ailleurs, le taux d’alphabétisation des femmes de 15-24 ans atteint 72,6% en 2011 contre 69,3% en 2006 faisant passer le ratio taux d’alphabétisation des femmes/taux d’alphabétisation des hommes de 80,9% à 83,8%.

Proportion des femmes salariées dans le secteur non agricole

Au Togo, la parité homme-femme n’est toujours pas effective dans tous les domaines y compris le lieu du travail. En effet, les femmes continuent d’occuper très peu d’emplois dans le secteur moderne non agricole. Elles sont relativement nombreuses dans la fonction publique, mais leur effectif reste largement inférieur à celui des hommes. En 2011, les femmes représentaient 15,4% du personnel cadre (Catégorie A) de la fonction publique (rapport IDISA 2012). Les résultats du QUIBB situent la proportion des femmes salariées dans le secteur non agricole à 25,35% en 2011.

Proportion des sièges occupés par les femmes à l’Assemblée Nationale

La proportion de sièges occupés par les femmes à l'Assemblée Nationale a progressé entre 2007 et 2013 en passant de 11,11% à 15,38% (sur 91 sièges) dans la nouvelle Assemblée Nationale. Les femmes représentaient un peu moins de 14% des 1174 candidatures enregistrées. Malgré cette progression de quatre points environ, cette proportion reste très loin de la cible de 50% prévue par les OMD en 2015. Comme il a été souligné précédemment, ce grand écart est lié au déséquilibre du traitement socio-politico-culturel entre hommes et femmes au Togo. Quand on compare la situation du Togo à celle du Rwanda où les femmes représentent plus de 2/3 de l’hémicycle, il ressort qu’avec la volonté du Gouvernement, le Togo peut fournir dans les années à venir des résultats appréciables. Par rapport à la cible de 30% de la SCAPE en 2017 que s’est fixé le Gouvernement, tout porte à croire qu’il serait difficile d’atteindre la cible OMD de 50% en 2015.

Contraintes

La thématique du genre n’est pas suffisamment prise en compte à cause de l’absence d’un mécanisme concret de coordination intersectorielle des interventions de tous les partenaires. De plus, la situation sociopolitique qui a prévalu jusqu’en 2005 n’avait pas permis la mobilisation de ressources suffisantes (publiques, privées) pour la mise en œuvre d’actions en faveur de la promotion de l’égalité et de l’équité genre.

Par ailleurs, des textes importants tels que la politique en matière de genre et le code des personnes et de la famille rencontrent toujours des difficultés dans leur concrétisation. Particulièrement, en ce qui concerne la représentativité des femmes dans les sphères de décision, plusieurs facteurs structurels expliquent la faiblesse de leur nombre. On peut citer, entre autres: (i) le système patriarcal qui entraîne une perception sociale et idéologique défavorable à l’égalité homme/femme dans la prise de décision et l’exercice du pouvoir ; (ii) l’analphabétisme et le faible niveau d’instruction et (iii) l’insuffisance de la formation des femmes.

Bien que représentant plus de 50% de la population active, le revenu global des femmes est trois fois inférieur à celui des hommes. D’une manière générale, cette féminisation de la pauvreté s’explique en partie par : (i) l’accès difficile aux facteurs de production, au crédit et au marché du travail, (ii) la faiblesse des infrastructures de base permettant d’alléger la pénibilité de certains travaux (plateformes multifonctionnelles, utilisation d’autres services énergétiques modernes pour l’accès à l’eau potable…) et de faciliter l’accès aux marchés (stockage, transformation et conservation de la production, pistes rurales…),(iii) l’absence de débouchés au niveau local notamment dans le domaine de l’artisanat.

De plus, les services centraux de promotion du genre n’ont pas toute l’attention qui leur est due, tant sur le plan institutionnel que sur les plans financier et humain limitant ainsi la capacité de l’État à asseoir une stratégie efficace pour la promotion de la parité homme- femme et l’élimination des discriminations basées sur le genre.

Bien qu’il y ait un mécanisme de suivi-évaluation au plan national, son répondant n’existe pas au plan local pour mesurer les progrès réalisés au niveau des communautés. Ce mécanisme national ne dispose pas de moyens humains et matériels suffisants pour assumer cette responsabilité.

Défis et recommandations

Afin de parvenir à l'équité et à l’égalité genre au Togo, le Gouvernement doit relever un certain nombre de défis qui sont de : (i) faire avancer la participation égale des femmes et des hommes à l'élaboration des politiques de développement durable, et (ii) d’assurer l’autonomisation des femmes et leur participation effective à la prise de décisions à tous les niveaux du processus de développement du pays. De manière spécifique, le Gouvernement doit s’atteler à :

· renforcer les actions pour la réalisation des objectifs de la SCAPE sur la promotion de l’équité et de l’égalité genre pour la période 2013-2017 à travers la mise en œuvre du plan d’action de la PNEEG. Il s’attachera à : (i) valoriser la position sociale et le potentiel de la femme dans la famille et au sein de la communauté ; (ii) accroître la capacité productive des femmes et leur niveau de revenu ; (iii) renforcer l'accès équitable des femmes et des hommes aux services sociaux de base ; (iv) promouvoir la participation équitable des hommes et des femmes à la gestion du pouvoir, et éliminer les violences basées sur le genre (VBG) ; (v) renforcer les capacités d'intervention du cadre institutionnel de mise en œuvre de la PNEEG.

  • transmettre les valeurs d’équité et d’égalité aux enfants à travers l’éducation et l’instruction;
  • institutionnaliser la collecte et l’analyse des données désagrégées par sexe ;
  • renforcer les capacités des Organisations de la Société Civile (OSC) impliquées ;
  • réviser les textes de lois discriminatoires et l’adoption de textes de lois dans les secteurs où il y a un vide juridique ;
  • sensibiliser les communautés pour l’adoption des comportements qui valorisent la femme ;
  • adopter une loi de lutte contre les violences basées sur le genre ;
  • médiatiser les actions des femmes émergentes ;
  • mobiliser les ressources financières pour la mise en œuvre efficace et efficiente de la PNEEG.

En ce qui concerne le relèvement du défi de la féminisation de la pauvreté, il est important de prendre des mesures visant à améliorer la productivité des femmes et leur accès aux services d’appui à la production (eau, énergie, allégement des travaux domestiques, garde d’enfants, crédit, foncier, etc.). A cet effet, il pourrait s’avérer nécessaire de :

  • favoriser en milieu urbain, le développement de l’entreprenariat féminin: pour ce faire, une assistance pourrait être fournie à un nombre d’organisations féminines et de groupements féminins en vue de soutenir les femmes porteuses de projet viables ;
  • veiller à une participation effective de la femme rurale à la relance de l’agriculture et à la lutte contre la faim ;
  • veiller à l’implication effective de tous les partenaires stratégiques que sont les ministères sectoriels, les cellules focales genre, la société civile, le secteur privé, la chefferie traditionnelle, les autorités coutumières et religieuses, les parlementaires, les PTF, les collectivités locales, les professionnels de la communication et les groupes cibles bénéficiaires.

OMD 4 : Réduire la mortalité des enfants de moins de cinq ans

Analyse de quelques tendances

Cible 4.A : réduire de deux tiers, entre 1990-2015, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans

La santé reste un domaine prioritaire du Gouvernement togolais. Toutefois, les indicateurs de santé infantile restent toujours inquiétants.

L’appréciation des avancées dans ce domaine se fera sur la base des indicateurs de taux de mortalité des enfants de moins de cinq (05) ans, de taux de mortalité infantile (TMI) et de la proportion d’enfants d’un (01) an vaccinés contre la rougeole.

Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans

Le taux de mortalité infanto-juvénile est estimé respectivement à 123‰ et 124‰, selon les résultats des enquêtes MICS 2006 et 2010 contre une cible OMD de 51‰ en 2015 ; alors qu’il avait connu une réduction annuelle de 2 % entre 1998 et 2006 . La réalisation de cette cible de l’OMD 4 aurait nécessité que le taux annuel de réduction soit d’environ 12 points à compter de 2010.

Par ailleurs, les informations disponibles sur le TMI montrent que le retournement de situation nécessaire en 2010 pour se remettre sur la trajectoire des OMD n’a pas été réalisé à cause de la stagnation de cet indicateur. Les raisons de l’écart de mortalité entre les milieux urbains et ruraux sont nombreuses dont quelques-unes sont :

· la pauvreté ;

· l’exode rural ;

· l’inefficience des plateaux techniques dans les milieux urbains ;

· l’absence de partenariat public-privé pour permettre aux pharmacies d’exécuter des Tests de t Diagnostics Rapides (TDR) avant de fournir le traitement adéquat.

Le Togo continue donc sur un sentier qui le mènera à un TMI trop élevé en comparaison à la cible des OMD si rien n’est fait en ce qui concerne cet indicateur d’ici 2015.

Financement de l’OMD 4

Selon le PNDS 2012-2015, le coût relatif à l’OMD 4 est évalué à 30 milliards FCFA. Dans ce budget, 16,56 milliards sont alloués aux dépenses de fonctionnement, 7,5 milliards aux dépenses d’investissement et 5,94 milliards aux dépenses de personnels. Les ressources financières destinées à la réalisation de l’OMD 4 proviennent essentiellement de l’Etat togolais et du SNU. Outre ces derniers, les acteurs qui contribuent à la mise en œuvre de cet OMD sont, entre autres : Plan Togo, Groupe d’action pour l’alimentation infantile au Togo (GAAIN Togo), US Agency for international development (USAID), Union Européenne (UE), Alliance globale pour les vaccins et l’immunisation (GAVI), Fonds Mondial, Organisation ouest africaine de la santé (OOAS).

Contraintes

Un certain nombre de difficultés ont été relevées par les acteurs de la santé dans le cadre de la poursuite de l’OMD 4. La plupart d’entre elles sont internes au système national de santé ou relèvent de la capacité de financement du secteur. Elles portent sur :

  • l’insuffisance du personnel qualifié et de soutien ;
  • l’insuffisance du budget de fonctionnement et d’investissement ainsi que les difficultés liées à l’exécution de ces budgets ;
  • la faiblesse relative à la prévention et à la prise en charge des maladies de l’enfant (par exemple, la faible capacité de stockage des vaccins et non-respect du calendrier vaccinal en vigueur au Togo, le lavage des mains, la faible utilisation de la moustiquaire imprégnée d’insecticide, etc.);
  • la persistance de certains facteurs socioculturels défavorables à la santé de l’enfant ;
  • la faiblesse du système de suivi évaluation des programmes mis en place.
Défis et recommandations

En dépit des activités entreprises, l’OMD 4 est celui où les indicateurs ont le plus régressés. Face à ce constat, il serait opportun que le Gouvernement redouble d’efforts dans ses actions de lutte contre la mortalité infantile et infanto-juvénile. Pour ce faire, il devrait : (i)allouer une part du budget plus importante pour le fonctionnement des centres de santé et le recrutement du personnel qualifié, (ii) mettre en place des politiques incitatives d’affectation de médecins dans les régions nécessiteuses, (iii) poursuivre des campagnes de sensibilisation de vaccination et de bonnes pratiques usuelles, (iv) mettre en œuvre un système de suivi-évaluation des programmes et projets mis en place.


OMD5 : Améliorer la santé maternelle

Tendances actuelles

Cible 5.A : réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle

L’amélioration de la santé maternelle est l’une des préoccupations majeures du Gouvernement en matière de santé. Ainsi, il a fait de la lutte contre la mortalité maternelle l’un de ses objectifs privilégiés.

Une réduction du taux de mortalité maternelle suppose une amélioration significative de la proportion d’accouchements en présence d’un médecin, d’une sage-femme ou d’une infirmière. Les enquêtes MICS 2010 ont révélé également que plus une femme est instruite, plus elle est susceptible d’accoucher avec assistance d’un personnel de soins qualifié (88,1% pour le niveau secondaire et 36,9% pour les sans instruction).

Il en découle que des efforts restent encore à faire pour atteindre la cible OMD (82,7%) en 2015.

Financement de l’OMD 5

Le budget consacré à l’OMD 5 s’élève à 11,02 milliards FCFA, dont 6,072 milliards sont destinés aux dépenses de fonctionnement, 2,75 milliards aux dépenses d’investissement et 2,178 milliards aux dépenses de personnel. L’Etat et le SNU sont les principaux acteurs financiers pour la mise en œuvre de l’OMD 5.

Contraintes

La persistance des problèmes (hémorragies, septicémie, éclampsie, dystocie, avortements, grossesses précoces, anémie chez la femme enceinte, paludisme)est une difficulté qu’il faut vaincre pour parvenir à réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle par rapport à son niveau de 1990. La faible qualité des services est liée au manque de personnel compétent et de matériels adéquats. Le faible accès aux services de qualité, en raison de la faible couverture géographique dans certaines zones rurales est également un obstacle à la réalisation de l’OMD.

Les causes fondamentales des problèmes de santé maternelle au Togo se résument comme suit :

· l’insuffisance de sensibilisation des populations sur les problèmes de mortalité maternelle qui sont les complications de l’accouchement (hémorragies, infections, dystocie), l'hypertension artérielle pendant la grossesse, et les complications des avortements à risque ;

· l’insuffisance de l’offre des services en Maternité à Moindre Risque ;

· l’insuffisance du financement dans le domaine de la santé de la reproduction ;

· la persistance de certains facteurs socioculturels non favorables à la santé de la mère ; il s’agit notamment des tabous nutritionnels et de la pauvreté des ménages surtout celle des femmes.

Défis et recommandations

En dépit des efforts fournis, le Gouvernement doit renforcer la lutte contre la mortalité maternelle et néonatale à moyen terme. Les actions dans ce sens doivent :

· renforcer la prestation des services intégrant la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes y compris la prévention des grossesses précoces et/ou non désirées et des IST/VIH ;

· mettre à l’échelle les stratégies mobiles et les stratégies avancées orientées vers les populations éloignées afin de repositionner la planification familiale ;

· améliorer l’accès et la qualité des soins prénatals, obstétricaux, néonatals et postpartum en mettant l’accent sur la déconcentration des structures offrant les soins obstétricaux et néonatals d’urgence et les soins après avortement ;

· renforcer la demande des services de santé maternelle et infantile (SMI) et de planification familiale, à travers la mise en place d’un paquet intégré de services SMI sur les marchés et d’une politique favorisant l’accès financier des femmes aux soins de santé maternelle ;

· promouvoir et mettre en œuvre des revues de cas/audits des décès maternels, néonatals et des échappées-belles.


OMD6 : Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies

Analyses de quelques tendances

Le VIH/sida

Cible 6.A : D’ici à 2015, avoir enrayé la propagation du VIH/sida et commencé à inverser la tendance actuelle

Dans le domaine du VIH/sida, des progrès notables ont été enregistrés. L’évaluation à mi-parcours des OMD en 2010 a montré que la cible relative à l’enrayement du VIH/sida et à l’inversion de la tendance actuelle est susceptible d’être atteint en 2015 si les efforts sont maintenus. Avec une prévalence dans la population générale de 3,2% en 2006 et 2011 contre 3,5% en 2001 (ONUSIDA), l’épidémie s’est stabilisée depuis 5ans (toutefois, cette prévalence reste l’une des plus élevées en Afrique de l’Ouest).

L’analyse selon le genre montre que l’épidémie est féminisée. Sur 100 personnes vivant avec le VIH, 57 sont de sexe féminin. Chez les femmes enceintes, la prévalence du VIH est passée de 4,8% à 3,6% entre 2003 et 2012. La prévalence dans la population générale est 4 fois plus élevée à Lomé-Commune (6,8 %) que dans la région des Savanes (1,6%) (Rapport surveillance sentinelle 2011); et plus élevée en milieu urbain (4,4%) qu’en milieu rural (2,5%). Chez les Professionnelles du sexe et leurs clients, l’épidémie a régressé (13% et 2,5% en 2011 contre 29,5% et 13% en 2005).

· L’analyse des autres cibles pourrait être mise à disposition

Contraintes

De manière spécifique, les facteurs de propagation du VIH sont, entre autres :

· la non perception du risque et le déni de la maladie ;

· la pauvreté et l’extrême vulnérabilité économique et financière des femmes ;

· la prostitution de plus en plus marquée chez les jeunes filles extrêmement mobiles dans le pays et dans la sous-région ;

· la très faible utilisation des préservatifs chez les jeunes ;

· la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH ;

· l’existence des pratiques traditionnelles néfastes (lévirat, sororat, sortie du couvent, sortie du veuvage, ventouse, scarification, excision et circoncision…)

· les pesanteurs socioculturelles avec le poids de la tradition et des pratiques coutumières, la perception du Sida comme relevant du domaine magique ou surnaturel.

Les faiblesses programmatiques sont également multiples, en l’occurrence :

· Les services offerts jusque-là aux populations clés (PS et HSH surtout) et la généralisation du dépistage volontaire sont incomplets, fragmentés et ne couvrent pas toute l’étendue du territoire ;

· le taux de perte de vie élevé du couple mère-enfant au niveau des sites PTME et des sites de prise en charge, l’insuffisance de l’implication des communautés dans la promotion de la PTME, ainsi que l’insuffisance de PCR (Polymerase Chain Reaction/Réaction en chaîne par polymérase) pour le dépistage précoce et la prise en charge des enfants infectés, limitent considérablement la qualité des services offerts ;

· La décentralisation encore insuffisante de l’offre des services de PTME, de prise en charge médicale y compris par les ARV, l’insuffisance des équipements biomédicaux pour le suivi des PVVIH ;

· Les problèmes d’approvisionnement en intrants (préservatifs, réactifs, médicaments ARV) avec des ruptures fréquentes qui constituent des goulots d’étranglements dans la continuité de l’offre de services de qualité pour les populations bénéficiaires ;

· La trop grande dépendance du financement des produits essentiels (ARV, réactifs de laboratoires, vaccins, antituberculeux, etc.) à l’égard de l’aide extérieure.

Parmi les contraintes, il faut également citer l’insuffisance de la couverture sanitaire en infrastructures et en personnel qualifié.

Les faiblesses liées à l’accès aux médicaments, vaccins, produits sanguins et aux technologies médicales sont :

· la disponibilité insuffisante des médicaments génériques, de qualité et peu chers ;

· l’inadéquation de la liste des médicaments et produits essentiels (LME) par niveau de soins ;

· la faiblesse des fonctions et des moyens de régulation et de contrôle de la qualité;

· le nombre élevé de dysfonctionnements au niveau du secteur du laboratoire (pénurie de personnel qualifié, l’insuffisance en équipement et en maintenance et leur répartition non équitable sur le territoire) ;

· l’absence d’une politique nationale, de plan de maintenance et de renouvellement des infrastructures et équipements.

En ce qui concerne la tuberculose, les facteurs qui concourent à sa propagation sont : (i) le chômage, (ii) la pauvreté, (iii) l’infection au VIH et surtout (iv) la méconnaissance des signes de la maladie. Au niveau du paludisme, la pauvreté est aussi un facteur prépondérant surtout en milieu rural.

La mobilisation des ressources constitue également une contrainte majeure à la poursuite des avancées dans la lutte contre le VIH, le paludisme et la tuberculose. A cet effet, les faiblesses liées au financement de la santé sont :

· le poids élevé des dépenses directes de santé des ménages;

· l’insuffisance du budget de l’Etat alloué au ministère de la santé (le ratio budget de la santé sur budget de l’Etat est autour de 6%, ce qui représente en moyenne 31,6 % des dépenses prévisionnelles du MS) ;

· l’allocation des ressources publiques non équitable et non efficace (allocation budgétaire non basée sur le niveau d’activité réel des formations sanitaires, manque de ciblage des interventions les plus efficaces et les plus accessibles aux pauvres) ;

· l’utilisation non efficiente des ressources financières disponibles (problème de bonne gouvernance ; insuffisance de mécanismes efficaces de contrôle de gestion) ;

· l’insuffisance du financement extérieur au regard des défis énormes que le Togo doit relever pour atteindre les OMD liés à la santé.

Défis et recommandations

Le système sanitaire du Togo a été sévèrement affecté par la crise que le pays a traversée ces dernières années. L’amélioration de la situation appelle aux actions ci-après :

  • rénover et étendre les infrastructures de santé ainsi que le plateau technique ;
  • pallier dans le court terme à l’insuffisance des ressources humaines tout en rebâtissant la capacité de gestion à moyen terme des ressources humaines;
  • privilégier l’approche intégrée (santé, eau potable, assainissement, nutrition…) afin d’améliorer l’efficacité et l’efficience dans les interventions de santé ;
  • renforcer le système national d’information sanitaire, notamment sur les problèmes liés à la mortalité maternelle et les complications à l’accouchement ;
  • mettre en place un système soutenable de financement de l’accès au système sanitaire ;
  • assurer un meilleur maillage de l’offre de services de santé sur le territoire ;
  • améliorer les conditions d’accès aux services de santé à toutes les couches de la population quel que soit leur lieu de résidence.

De manière spécifique, l’amélioration de la santé infantile et maternelle ainsi que l’intensification de la lutte contre le VIH, le paludisme nécessitera le relèvement des défis suivants :

  • l’intensification de la prise en charge globale des infections au VIH ;
  • le renforcement de la prévention et des programmes de vaccination ;
  • le renforcement des campagnes intégrées de distribution de moustiquaires imprégnées, de suppléments en vitamine A et de déparasitage ;
  • le renforcement de l’implication des communautés dans les activités de santé de l’enfant à travers la sensibilisation et la formation ;
  • Le maintien des efforts en matière de lutte contre le VIH en insistant sur la prévention et le dépistage volontaire ;
  • Le lancement d’une réflexion sur la mise en place d’un mécanisme durable de financement des maladies prioritaires (VIH, paludisme…) ;
  • L’attention particulière à accorder aux groupes vulnérables (mère-enfant, jeunes et adolescents, personnes âgées, pauvres, malades chroniques, populations sinistrées, etc.) ;
  • Le partenariat et la collaboration intersectorielle à renforcer.

Pour lutter contre la tuberculose et inverser la tendance de son évolution (réduction de la morbidité et de la mortalité), les stratégies prioritaires sont :

  • l’appui technique rapproché aux districts dans la mise en œuvre de la stratégie DOTS de qualité ;
  • l’amélioration du dépistage des personnes souffrant de la tuberculose y compris des enfants ;
  • le renforcement du réseau de laboratoire, la surveillance et la prise en charge des cas de Tuberculose multi résistante (MDR) ;
  • le renforcement de la capacité managériale du programme, notamment du suivi évaluation des activités nécessaires à l’amélioration des indicateurs d’appréciation de la performance thérapeutique ;

· l’amélioration des activités de lutte contre la co-infection TB-VIH grâce à une meilleure collaboration entre le programme de lutte contre le VIH/Sida et celui de la lutte contre la tuberculose.

OMD 7 : Assurer un environnement durable

. Analyse des tendances

La réalisation d’un environnement durable exerce un net impact sur l’atteinte de la plupart des autres OMD. La préservation et la bonne gestion de l’environnement constituent donc un fondement essentiel du développement durable et de la réduction de la pauvreté.

Malgré les efforts consentis, et, selon la plateforme de gestion de l’aide, plus de 39 milliards de FCFA investis par les PTF entre 2008 et 2012 pour assurer un environnement durable, le pays se heurte à des obstacles entravant la régularité des progrès.

Cible 7.A : Intégrer les principes du développement durable

Proportion de zones forestières

En 1990, 12,6% du territoire togolais était occupé par la forêt. En 2005, ce taux s’est infléchi à 7,1% (FAO, 2005) puis à 5% en 2010 (FAO, 2011). Cette baisse provient de la surexploitation et de la conversion des forêts à d’autres usages sous l’effet conjugué de la croissance démographique, des feux de végétation, des besoins en bois énergie et du développement urbain. En effet, le bois et son principal dérivé (le charbon de bois) continue d’être la principale source d’énergie domestique pour la cuisson utilisée par plus de 97% des personnes dans les ménages togolais (MICS 2010).

Dans le cadre de la réduction de la pression sur les ressources naturelles, les mesures de protection des forêts existantes ont contribué à réduire les dommages causés par les feux de végétation et à amorcer la lutte contre le fort taux de déforestation (4,5% annuellement).

Au regard des tendances actuelles dans la gestion des ressources naturelles et du diagnostic des problèmes environnementaux, il serait difficile pour le Togo d’atteindre l’OMD 7 en 2015.

Financements

Dans le sous-secteur du cadre de vie, l’analyse des besoins en financements exprimés montre que pour mettre en œuvre les actions, il aurait fallu en F CFA : 4,7 milliards pour l’année 2009, 39,1 milliards en 2010 et 110,8 milliards en 2011, soit un total de 154,6 milliards sur toute la période.

Sur toute la période (2009-2011), on constate globalement que, sur les financements considérés comme acquis lors de l’élaboration du PAP, 32% des prévisions des financements de l’Etat et 26% des financements prévus auprès des PTF ont été effectivement mobilisés. Ce qui démontre la faible mobilisation des ressources dans le secteur. Cette situation explique en partie la faiblesse des performances enregistrées sur la période.

Contraintes

Des contraintes spécifiques entravent la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement en dépit des efforts consentis depuis de nombreuses années. Elles résultent globalement de :

  • l’insuffisance de synergie et de complémentarité au niveau des actions sectorielles et catégories d’acteurs
  • la faible capacité en moyens matériels, humains et financiers des structures actuelles des départements du secteur,
  • la non disponibilité de données fiables sur l’environnement,
  • les difficultés que l’administration éprouve à assurer l’application de la législation forestière,
  • l’absence de plans d’aménagement et d’actes de gestion suffisamment planifiés sur le moyen et le long terme,
  • la faible intégration des questions liées à l’environnement dans les politiques, stratégies, plans, programmes et projets de développement,
  • le faible degré d’implication et de responsabilisation des citoyens et des structures chargées de la gestion de l'environnement,

· l’accroissement des conflits dans l’utilisation des ressources naturelles.

Les contraintes qui handicapent la réalisation des objectifs définis en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement sont liées à : (i) la capacité d’absorption en générale, (ii) la mobilisation des ressources financières et humaines et du suivi-évaluation, (iii) la gestion des services en matière d’eau, d’hygiène et d’assainissement et (iv) l’insuffisance de la mise en œuvre du cadre institutionnel, légal et réglementaire.

La situation du secteur du logement au Togo est précaire et se distingue par :

  • un régime foncier inadapté et la cohabitation souvent conflictuelle des droits fonciers moderne et coutumier ;
  • l’absence de cadre législatif et réglementaire cohérent facilitant l’émergence d’aménageurs foncier producteurs de parcelles équipées au profit des ménages à revenus faibles et intermédiaires;
  • la rareté et la cherté du crédit au logement en raison de la non disponibilité de crédit adapté et des difficultés des demandeurs à réunir les garanties exigées par les banques ;
  • le faible niveau d’équipement des villes et villages ainsi que le manque d’entretien du peu d’infrastructures et d’équipements existants ;
  • l’imprécision de certains rôles et compétences et la faiblesse des moyens humains et matériels ne permettant pas, aux services administratifs œuvrant dans le secteur, de remplir efficacement leurs missions.
Défis et enjeux du secteur

Dans le but d’obtenir des avancées concernant la sauvegarde de l’environnement, des défis majeurs demeurent et appellent à mettre en œuvre des actions pour :

  • poursuivre l’intégration effective de la dimension environnementale dans les politiques, stratégies, plans, programmes et projets de développement de tous les secteurs d’activités ;
  • renforcer les capacités nationales des différents acteurs (Etat, société civile, secteur privé) en gestion de l’environnement et des ressources naturelles ;
  • sensibiliser et impliquer les populations dans la préservation de l’environnement.

L’analyse diagnostique du secteur de l’Eau et de l’Assainissement a révélé les principaux défis ci-après :

  • Amélioration de la gestion des ressources en eau selon l’approche GIRE :

- la formation des ressources humaines en nombre et en qualification requise pour une bonne gestion des ressources en eau ;

- la bonne connaissance des ressources en eau disponible et mobilisable ;

- la mise au point des outils de gestion intégrés des différents bassins hydraugraphiques et d’un mécanisme d’aide à la décision ;

- la Recherche & Développement en vue d’une meilleure appréhension de la variabilité et des changements climatiques et d’une prévention plus performante des risques divers attachés à l’eau .

  • Amélioration de l’accès aux services d’eau potable :

- l’amélioration de la desserte en eau potable des populations des milieux rural, semi-urbain et urbain par la réhabilitation et le renforcement des infrastructures hydrauliques existantes, par la construction de nouveaux systèmes d’approvisionnement en eau potable et par l’extension des réseaux de distribution en milieu urbain, dans le respect des principes d’équité et de péréquation ;

- le renforcement des capacités nationales pour assurer un suivi et une gestion efficaces des services d’approvisionnement en eau potable en milieux rural, semi-urbain et urbain tout en contribuant au développement économique local et régional ;

- l’amélioration des connaissances par la conduite d’études visant à préciser les contextes socio-économiques afin d’optimiser les investissements et d’en garantir leur durabilité et leur pérennité.

- l’établissement et l’adoption des normes (de qualité, de quantité, techniques, de gestion, d’utilisation, de prélèvements, des infrastructures, etc ) ;

Le défi en matière de logement est d’impulser une nouvelle gouvernance urbaine à travers :

  • l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique de l’habitat et du développement urbain.
  • l’opérationnalisation des schémas directeurs des localités de plus de 5000 habitants
  • l’élaboration et la mise en œuvre des codes fonciers et de l’urbanisme
  • la promotion de l’émergence de sociétés immobilières à travers des partenariats public-privé
  • l’adaptation des crédits bancaires aux besoins de logement des populations
  • le renforcement des capacités managériales dans le cadre du processus de décentralisation en cours dans le pays ;

OMD8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Lors du forum de Busan sur l’efficacité de l’aide qui s’est tenu en décembre 2011, il a été admis que la coopération au développement jouait un rôle essentiel dans l’élimination de la pauvreté, la protection sociale, la croissance économique et le développement durable. Toutefois, avec les crises financières et économiques que traversent la plupart des pays donateurs, les engagements de ces derniers en faveur du soutien aux pays en développement a du mal à se concrétiser.

Durant les cinq dernières années, le partenariat du Togo avec le reste du monde s’est remarquablement consolidé. La stabilité dont jouit le pays lui a permis d’accueillir plusieurs conférences régionales et sous régionales et de renforcer ses relations avec le reste du monde. Par ailleurs, après la signature de l’Accord de politique global (APG) en 2006, le pays a entrepris la mise en œuvre des réformes relatives à la gouvernance économique et politique. Ces efforts ont permis la reprise de la coopération entre le Togo et ses principaux partenaires, mais cela a-t-il permis au pays de faire des avancées vers l’atteinte de l’OMD 8 ? Six (06) cibles reposent sur cet OMD et seront analysées dans les sections suivantes.

Analyse des tendances

Cible 8.A : Poursuivre la mise en place d’un système commercial et financier multilatéral ouvert, réglementé, prévisible et non discriminatoire

Le Togo dispose d’un accès facilité au marché des pays européens grâce à la convention de Cotonou. Ses produits bénéficient également d’un accès relativement facile aux pays de la CEDEAO et de l’UEMOA, dont il est membre. En dehors de ces partenariats, le Togo a souscrit également aux accords préférentiels notamment avec le Japon et les Etats unis à travers l’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Le Togo est également membre de l’OMC.

En matière de commerce international, les exportations du Togo vers le reste du monde qui s’élevaient à 507,4 milliards FCFA en 2006 se chiffrent d’après les estimations, à 815,4 milliards FCFA en 2012 (Direction de l’Economie). Les importations quant à elles sont passées de 793 milliards FCFA en 2006 à 1154,4 milliards FCFA en 2012 selon les mêmes estimations. Il en ressort que le solde de la balance commerciale n’a cessé de se détériorer passant d’un déficit de 285,6 milliards FCFA en 2006 à 339 milliards FCFA en 2012 (estimations).

Le ratio aide publique au développement sur PIB est passé de 5,1% en 2007 à 10,9% en 2012, soit une hausse de 5,8 points avec un pic de 11,8% en 2011 très proche de la cible de l’OMD qui est de11,9% en 2015.

Contraintes

Les contraintes liées à l’atteinte de l’OMD 8 sont nombreuses, en l’occurrence :

· la faible diversification et compétitivité des produits d’exportation du Togo ;

· l’absence d’une agence de promotion du commerce extérieur ;

· le retard pris par le Togo dans le développement de son potentiel du commerce par rapport aux pays voisins et d'autres pays en voie de développement ACP et non-ACP ;

· la détérioration des termes de l’échange en raison des faiblesses que présente le tissu industriel du pays ;

· l’absence d’un fonds d’investissement qui devrait aider à mieux canaliser et optimiser les transferts de fonds et encourager la diaspora à réaliser des investissements productifs dans le pays ;

· la faible capacité d’absorption des ressources provenant de l’aide au développement ;

· la situation de monopole de la société d’Etat, Togo Télécom, sur la téléphonie fixe qui entraîne la faible accessibilité de la population aux services des TIC (surtout Internet et le fixe) ;

· le duopole du marché de téléphonie mobile qui ne favorise pas des coûts abordables aux consommateurs et une diversification des services de communication ;

· la non effectivité de certains accords portant sur l’importation de matières scientifiques et culturelles, notamment les accords de Florence qui préconisent la suppression des droits de douanes sur certains matériels informatiques.

Défis et recommandations

Après la longue période de suspension de la coopération du Togo avec ses principaux partenaires, le volume de l’aide publique au développement a connu une croissance durant les cinq dernières années. Le niveau de l’aide commence à stagner, en raison de la raréfaction des ressources affectées par les pays développés. Les réflexions doivent, de ce fait, s’orienter vers des stratégies de mobilisation de ressources indépendantes de l’aide. Il s’agit, entre autres, de :

  • poursuivre et enraciner la culture de reddition de compte visant à accroître le volume de ressources fiscales mobilisées ;
  • mettre en place des mesures incitatives en vue d’attirer des investissements directs étrangers dont le volume est encore très faible et favoriser le réinvestissement ;
  • mieux canaliser et optimiser les transferts de fonds et encourager la diaspora togolaise à réaliser des investissements productifs ;
  • renforcer les capacités de la direction de l’intégration africaine et mettre en place un comité interministériel de suivi-évaluation des politiques d’intégration régionale ;
  • assurer une veille stratégique afin de pouvoir bénéficier effectivement de toutes les initiatives communautaires.

Au plan commercial, une importante convention de concession vient d’être signée en octobre 2013 entre le Togo et le Groupement Bureau Veritas Bivac BV/SOGET portant la mise en place du guichet unique du commerce extérieur. Ce guichet unique permettra de développer le commerce extérieur à travers la simplification et l’harmonisation des procédures de dédouanement de manière à faciliter les échanges commerciaux. Le défi sera de s’assurer de l’effectivité de la mise en place et du bon fonctionnement de ce guichet.

Pour favoriser l’accès aux services de télécommunications, le défi majeur sera de réduire leurs coûts.

Tableau 0.0 : Tableau récapitulatif des possibilités d’atteinte des OMD

 

objectifs et Cibles e

Indicateurs retenus au Togo

valeur de référence (1990)

valeur à mi-parcours

Valeur

cible OMD

en 2015

situation indicateur

situation cible

1. Eliminer l'extrême pauvreté et la faim

1. Réduire de 50%, entre 1990 et 2015, la proportion de la population togolaise vivant en dessous du seuil de pauvreté en faisant passer l'indice de pauvreté à 15% d'ici 2015

2. Indice de la pauvreté monétaire

61,70%

58,7%

30,9%

invraisemblable

invraisemblable

2. D'ici à 2015, réduire de 50% entre 1990 et 2015, le nombre de personnes souffrant de malnutrition

4. Proportion d'enfants souffrant d'une insuffisance pondérale

32,8%

16,6%

16,4%

réalisé

réalisé

2. Assurer une éducation primaire pour tous

3. D'ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires

6. Taux net de scolarisation dans le primaire

67%

83,9%

100%

potentiel

invraisemblable

8. Taux d'alphabétisation des 15 à 24 ans

77,5%

79,7%

100%

invraisemblable

3. Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes

4. Eliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d'ici 2005 si possible, et à tous les niveaux de l'enseignement en 2015 au plus tard

9. Indice de parité fille-garçon dans le primaire

0,65

0,98

1

potentiel

invraisemblable

9bis. Indice de parité fille-garçon dans le secondaire

0,41

0,71

1

invraisemblable

10. taux d’alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans par rapport aux hommes

60%

83,8%

100%

invraisemblable

12. Proportion de sièges occupés par des femmes à l’assemblée nationale

4%

15,4%

50%

invraisemblable

4. Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans

5. Réduire de deux tiers, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans

13. Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans

158‰

124%o

51‰

invraisemblable

invraisemblable

14. Taux de mortalité infantile

80%

78%o

29‰

invraisemblable

15. Taux de couverture vaccinale contre la rougeole

64,6%

68,3%

100,0%

invraisemblable

5. Améliorer la santé maternelle

6. Réduire de trois quarts, entre 1990 et 2015 le taux de mortalité maternelle

16. Nombre des décès maternels sur 100.000 naissances vivantes

478‰

300

143‰

invraisemblable

invraisemblable

17. Proportion d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié

49%

59,4%

82,7%

invraisemblable

6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et autres maladies

7. D’ici 2015, arrêter la propagation du VIH/SIDA et commencer à inverser la tendance actuelle

18. Taux de prévalence du VIH parmi la population sexuellement active (15-49 ans)

6,0%

3,2%

? 2%

potentiel

potentiel

7. Assurer un environnement durable

9. intégrer les principes de développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales

26. Proportion des écosystèmes forestiers protégés

14,2%

7,%

10%

invraisemblable

Invraisemblable

10. Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès à l’eau potable

29. Proportion de la population qui utilise une source d’eau potable

55%

56,1%

75%

invraisemblable

Invraisemblable

11. Réussir d’ici 2020, à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis

30. Proportion de la population disposant d’installations sanitaires améliorées

37%

34,9%

50%

invraisemblable

Invraisemblable

8. Mettre en place un partenariat mondial pour le Développement

Nombre de téléphones mobile pour 100 habitants

0

50,6%

100%

invraisemblable

Invraisemblable

 

I-2 EN AFRIQUE ET DANS LE MONDE

Depuis une dizaine d’années, le monde en développement connaît une baisse sans précédent du nombre des personnes vivant dans un état de pauvreté extrême. La cible de réduction de l’extrême pauvreté de moitié dans l’intervalle de 1990 à 2015 a été atteinte avec cinq ans d’avance.

La profondeur de l’extrême pauvreté[1] a diminué de 25 pour cent au cours des 30 dernières années dans le monde en développement. En moyenne, l’individu vivant dans l’extrême pauvreté disposait en 2010 d’un revenu supérieur de 18 % à celui dont il disposait en 1981 (0,87 dollar par jour en 2010 contre 0,74 dollar en 1981).

Cible 1B Assurer le plein-emploi et la possibilité pour chacun, y compris les femmes et les jeunes, de trouver un travail décent et productif

La création d’emplois n’est pas assez rapide pour absorber les jeunes

Les Tendances mondiales de l’emploi 2014 de l’OIT font ressortir schématiquement un certain nombre de faits sur la situation mondiale de l’emploi en 2013 et au-delà :

· Sur la base des tendances actuelles, la population mondiale des sans-travail pourrait encore augmenter de 13,0 millions de personnes d’ici à 2018, portant cette population à 215 millions de personnes cette année-là.

· Le chômage de long terme s’aggrave actuellement dans les économies avancées. La durée de l’état de chômeur individuel a doublé par rapport à la situation d’avant la crise, particulièrement dans l’Eurozone.

· Les taux de participation à la force de travail ne s’améliorent pas et demeurent à plus de 1,0 pour cent en deçà de leur niveau d’avant la crise.

· Le nombre de travailleurs pauvres continue à décliner globalement, mais à un rythme plus lent que pendant les décennies précédentes. En 2012, on estimait que 375 millions de travailleurs (11,9 pour cent de l’emploi total) vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour et que 839 millions de travailleurs (26,7 pour cent de l’emploi total) devaient se suffire de 2 dollars ou moins par jour, alors qu’au début des années 2000, on estimait qu’environ 600 millions de travailleurs vivaient avec 1,25 dollar par jour, et 1,1 milliard d’entre eux avec moins de 2,0 dollars par jour.

· L’emploi informel demeure très répandu dans la plupart des pays en développement, bien que les variations régionales soient importantes sur ce plan.

Des efforts accrus devraient être déployés pour sortir les femmes hors d’emplois précaires

En 2013, le nombre d’emplois précaires a augmenté de 13,4 millions à travers le monde, alors que l’augmentation n’avait été que de 5,3 millions en 2012 et 3,3 millions en 2011. Néanmoins, la proportion des travailleurs occupant des emplois précaires est tombée de 52,4 pour cent en 2000 à 47,8 pour cent en 2013, ce qui représente une diminution de 4,6 pour cent.

Objectif 2 : Assurer l’éducation primaire pour tous

L’éducation primaire joue un rôle capital en faveur de la croissance sans exclusion, l’équité, la transformation sociale et le développement durable. Le capital humain en sera accru et la force de travail en sera plus employable parce qu’elle sera mieux alphabétisée. Grâce aux investissements très conséquents qu’ils ont consentis dans l’éducation de base en ayant les OMD à l’esprit, la plupart des pays d’Afrique sont parvenus à la scolarisation primaire universelle, de sorte que le continent dans son ensemble devrait réaliser l’objectif 2 des OMD. Même s’il progresse lentement, le taux de scolarisation primaire est actuellement croissant et les enfants inscrits à l’âge qui convient à la première classe du primaire auront toutes les chances de terminer leurs études primaires.

La plupart des pays vont vraisemblablement atteindre la cible de scolarisation nette dans le primaire

Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

L’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes sont au cœur de la réalisation de la plupart des objectifs du Millénaire pour le développement et du développement humain. Lorsque le niveau d’éducation des femmes est plus élevé, celles-ci ont tendance à retarder l’âge de leur mariage et de leur première grossesse, ce qui se traduit par une réduction de la mortalité maternelle et infantile lors des accouchements. Les mères ayant bénéficié d’un niveau d’éducation élevé ont les aptitudes nécessaires pour être candidates à des postes hautement qualifiés et bien rémunérés, et sont par conséquent davantage à même de subvenir aux besoins de leurs enfants et d’assurer leur scolarisation. L’autonomisation des femmes et des filles est déterminante pour promouvoir une croissance économique rapide et équitable, ainsi qu’une stabilité sur le long terme. L’amélioration de l’éducation des filles est un facteur primordial de réduction de la pauvreté, de diminution des inégalités et de stimulation de la croissance économique. En outre, l’allongement de la scolarisation des femmes au-delà du primaire a évidemment un impact sur leur intégration dans le monde du travail, mais leur permet également de bénéficier de plus d’autonomie dans leurs décisions en matière de procréation. Il s’agit donc d’un élément indispensable pour améliorer la productivité, promouvoir le développement économique et humain sur le long terme et parvenir plus rapidement à la stabilité sur un plan social et politique. Partant de ce constat, l’élimination de toutes les formes de discrimination envers les filles et les femmes, ainsi que la protection de leurs droits sont les clés d’un développement humain durable et de la construction d’une société africaine stable et résistante.

La violence et la discrimination à l’égard des femmes exigent un engagement politique plus fort. L’Afrique doit accorder une attention particulière à lutter contre la discrimination à l’égard des femmes pour leurs droits en matière de procréation. La santé procréative et sexuelle demeure l’un des points faibles les plus préoccupants des droits de l’homme en Afrique. Les besoins non satisfaits en matière de contraception, les fréquences élevées d’avortements pratiqués dans des conditions dangereuses, l’incidence importante des mariages précoces ou forcés, la détérioration de l’accès aux services de soins, la prévalence de la violence sexuelle et de l’exploitation sexuelle, les niveaux pandémiques atteints par le VIH/SIDA, ainsi que les lois et coutumes discriminatoires fondées sur le sexe et l’orientation sexuelle sont autant de facteurs à l’échelle du continent qui empêchent la réalisation des objectifs en matière de santé procréative et sexuelle des femmes en Afrique.

Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile

De bons progrès ont été enregistrés dans la réduction de la mortalité infantile, mais ils sont insuffisants pour atteindre la cible dans ce domaine d’ici à 2015

Objectif 5 :Améliorer la santé maternelle

L’état de santé maternelle constitue un indicateur utile pour évaluer non seulement la situation sanitaire des femmes, mais également l’accessibilité, le caractère adéquat et l’efficacité du système de santé d’un pays. Toutefois, il reste malaisé d’évaluer les progrès vers cette cible en raison du peu de données dont on dispose.

Mondialement, on enregistre une réduction substantielle du taux de mortalité maternelle puisque le nombre de décès de mères liés à l’accouchement est tombé de 543 000 en 1990 au chiffre estimatif de 287 000 en 2010, ce qui représente une baisse annuelle de 3,1 pour cent. Toutefois, il faudrait que la cadence de cette baisse double dès maintenant pour que l’on puisse atteindre la cible OMD consistant à réduire le taux de mortalité maternelle dans une proportion de trois quarts entre 1990 et 2015 (OMS, 2013).

D’importants progrès ont été réalisés en Afrique pour faire tomber le taux de mortalité maternelle. En 2010, le nombre de femmes mourant de complications liées à la grossesse et à l’accouchement avait chuté de près de moitié par rapport à 1990. Malgré ces réalisations, il est peu probablement que l’objectif 5 des OMD soit atteint d’ici 2015.

Objectif 6 :Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies

La propagation du VIH/sida a été inversée, mais l’accès aux traitements reste en deçà des niveaux universels

Les résultats appréciables obtenus dans la lutte contre le VIH/sida en Afrique ont été rendus possibles grâce à une volonté politique affirmée, à des interventions ciblées, et à un accès accru aux traitements antirétroviraux. C’est ainsi que la proportion de la population fortement séropositive pouvant accéder aux antirétroviraux (indicateur 6.5) a bénéficié d’améliorations substantielles ces dernières années, passant de 48 pour cent à 56 pour cent en Afrique hors Afrique du Nord entre 2010 et 2011, et de 31 pour cent à 36 pour cent en Afrique du Nord.

Objectif 7 : Garantir une durabilité environnementale


L’industrialisation dégage de fortes émissions de CO2

L’Afrique n’émet qu’une faible fraction des émissions annuelles totales de CO2 du monde, mais elle représente 20 pour cent des émissions nettes de CO2 provenant de l’utilisation des sols. En 2010, des pays tels que la Libye, l’Afrique du Sud, les Seychelles, la Guinée équatoriale, l’Algérie et Maurice ont été les plus forts émetteurs de CO2, alors que le Lesotho est le pays qui en a émis le moins. Sur la période de 1990 à 2010, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée, la Mauritanie, le Rwanda et la Zambie ont réduit leurs émissions de CO2. Cependant, une nette augmentation des émissions a été enregistrée en Angola, au Nigéria et en Algérie en 2010

Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial en faveur du développement

Les progrès de la mise en place d’un système d’échanges commerciaux et financier ouvert, fondé sur des règles, prévisible et non discriminatoire, ont été limités

Il n’y a guère eu de progrès dans les négociations avec l’Union européenne dans le cadre de l’Accord de partenariat économique UE-ACP destiné a remplacer l’Accord de Lomé entre l’Europe et le groupe des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). La date limite fixée par la Commission européenne pour la normalisation des relations commerciales avec le groupe de pays ACP se fait de plus en plus proche. À compter du 1er octobre 2014, les pays ACP auront à passer de nouveaux accords de partenariat intérimaires avec l’UE (ERA, 2014). Si les pays ACP ne souscrivent pas à ces nouveaux partenariats économiques intérimaires d’ici l’échéance d’octobre, ils auront à se rabattre sur un régime commercial moins avantageux et perdre les préférences commerciales que leur offrait l’Accord de Cotonou [2].

En deuxième lieu, la non-conclusion du Cycle de négociations de Doha pour le développement a affecté les possibilités de l’Afrique de mettre le commerce au service du développement. Une lueur d’espoir est apparue au cours de la 9ème Conférence ministérielle de l’OMC tenue à Bali du 5 au 7 décembre 2013 : elle est parvenue à un accord sur un ensemble de mesures visant à rationaliser le commerce, à offrir aux pays en développement davantage d’options de sécurité alimentaire, et à accroître les échanges des pays les moins avancés (OMC, 2013). En parvenant à cet accord, treize ans après la Déclaration ministérielle de Doha, les membres de l’OMC ont conclu le premier aménagement de commerce multilatéral et ont revitalisé le processus multilatéral, dont la pertinence était menacée par l’impasse prolongée des discussions sur le Programme de Doha pour le développement, par la prolifération des accords bilatéraux et par une évolution privilégiant les négociations plurilatérales.

L’élément le plus significatif de cet accord pour le commerce mondial concerne des dispositions de facilitation du commerce visant à simplifier les processus de dédouanement des marchandises en réduisant les coûts y afférents et en accélérant les temps de passage des frontières. Les pays d’Afrique auront beaucoup à gagner d’une baisse des coûts des échanges, mais il faudra que leurs gouvernements entreprennent de profondes réformes et s’alignent sur les engagements d’un accord qui constitue une réelle opportunité pour eux, et surtout pour ceux d’entre eux qui sont enclavés.

Outre la facilitation du commerce, l’ensemble de dispositions convenu à Bali comprend certains éléments controversés qui faisaient partie du Programme de Doha pour le développement. Sur le plan agricole, les pays membres conviennent de ne pas contester, par le biais du mécanisme de règlement de litiges de l’OMC, le soutien accordé par les pays en développement à la production d’aliments de base au moyen de programmes de constitution de stocks. Cependant, aucun accord contraignant n’a été conclu sur le problème de longue date des subventions à l’exportation de produits des pays développés. Ne sont pas davantage contraignantes les dispositions adoptées en faveur de l’accès en franchise de droits et sans contingentements des marchés développés pour les produits des pays les moins avancés (PMA), ainsi que celles relatives aux règles d’origine préférentielles en faveur de ces pays.

En troisième lieu, la part de l’Aide pour le commerce (ApC) affectée à la facilitation des échanges reste faible. Le total des engagements au titre de l’ApC en faveur de l’Afrique s’élevait à 16,3 milliards de dollars, mais seuls 11,9 milliards de dollars ont été décaissés pendant la période 2009-2011. Sur le montant décaissé, une part de 1 pour cent seulement a été consacrée à la facilitation du commerce (CEA, 2013). De plus, pendant la période 2006-2011, le ratio décaissements/engagements de l’ApC à l’Afrique a été inférieur à celui consenti à chacune des autres régions du monde.

II-L’AGENDA POST 2015

Financement et partenariat pour la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015

Données contextuelles

Les OMD ont réussi à mobiliser les ressources :bien qu’une relation de causalité n’ait pas été définitivement établie, il existe un consensus croissant qui veut que les OMD aient amélioré et augmenté le ciblage et le flux de l’aide et d’autres investissements dans le développement. Entre 1992 et 1997, l’aide totale a chuté de plus de 20 pour cent. Au moment du Sommet des Nations Unies de septembre 2000 au cours duquel les OMD ont été adoptés, l’aide totale s’élevait à environ 60 milliards de dollars US par an. Mais en 2005, cette aide avait doublé pour atteindre environ 120 milliards de dollars US par an, et elle est restée à ce niveau depuis (Moss, 2010: 218). Avant la Déclaration du millénaire, l’APD était à 0,22 % du RNB des pays du CAD, alors qu’en 2006, elle était passée à 104,4 milliards de dollars US, soit 0,31 % du RNB des pays du CAD (Bourguignon et al, 2008: 18).

En conséquence, des progrès spectaculaires ont été enregistrés dans la réalisation des OMD. Cependant, la plupart des pays d’Afrique sont en retard par rapport à tous les objectifs. De gros progrès ont été réalisés dans l’accès à l’éducation, la baisse de la mortalité infantile, l’incidence du sida et le paludisme. Mais l’Afrique est la deuxième région au monde où les inégalités sont les plus fortes. Elle reste le continent le plus pauvre avec les taux de fécondité les plus élevés, la productivité du travail la plus basse, les résultats en matière d’apprentissage et d’éducation les plus bas, l’accès le plus faible aux médicaments essentiels et la connectivité technologique la plus basse. Aucun des États fragiles n’atteindra l’un ou l’autre de ces objectifs.

Le financement des OMD a été discuté et formulé tardivement, bien que leurs objectifs aient fait l’objet d’une ratification rapide. Ce retard a eu un impact négatif sur la disponibilité de ressources suffisantes pour financer les OMD dans de nombreux pays pauvres en ressources. Par conséquent, l’un des enseignements qui en ont été tirés est que les discussions et les négociations concernant le Programme de développement post 2015 ne doivent pas être séparées du financement et du partenariat qui l’accompagnent. C’est la raison pour laquelle l’Afrique a choisi « financement et partenariat » comme l’un des piliers de la Position africaine commune relative au Programme de développement post 2015. Cette sous-section présente donc quelques données contextuelles, des enjeux et des considérations clés devant être pris en compte pour améliorer le financement et le partenariat post 2015 d’une manière qui favorise les priorités africaines et leur mise en œuvre.

Questions relatives au financement et au partenariat du développement futur en Afrique

Les ressources ne seront pas suffisantes pour qu’elles puissent avoir un impact raisonnable, et de nombreux pays devront donc réformer leurs politiques et améliorer leurs prestations de services afin de rendre les dépenses supplémentaires efficaces. Dans certains pays, le problème n’est pas le montant d’argent à la disposition du gouvernement, mais la façon dont il est géré pour en faire un usage économique. Un environnement politique et institutionnel d’appui améliore aussi l’efficacité de l’aide publique au développement et catalyse les ressources supplémentaires. Renforcer la capacité des parlementaires et de la société civile à surveiller et à contester l’efficacité de l’utilisation de l’argent est une dimension clé qui doit être remaniée.

Le paysage post 2015 sera sensiblement différent de celui de l’époque où les OMD ont été élaborés, au seuil du nouveau millénaire en 2000. La structure de l’économie mondiale a changé. Des millions de personnes dans les marchés émergents et en Afrique ont été tirés de la pauvreté. La crise financière mondiale s’est métamorphosée en une récession mondiale.

Aujourd’hui, les budgets de l’APD subissent une pression accrue qui émane d’un environnement économique mondial plutôt tiède et de lourds fardeaux fiscaux que doivent affronter plusieurs grands donateurs. Même si la cible APD/ RNB des Nations Unies de 0,7et les engagements du G8 de Gleneagles de 2008 ont été atteints, et même si les ressources disponibles auprès de donateurs non membres du CAD de plus en plus importants venaient s’y ajouter, l’APD seule serait insuffisante pour atteindre la prochaine série d’objectifs de développement.

Malgré les incertitudes qui prévalent dans l’économie mondiale, le rebond de la croissance économique de l’Afrique a été remarquable. Selon le FMI, six des dix économies les plus dynamiques (2001à 2010) se trouvaient en Afrique subsaharienne (Angola, Nigéria, Éthiopie, Tchad, Mozambique et Rwanda) et ce nombre devrait passer à sept d’ici 2015. Au cours de la décennie, une croissance solide de 6 % en moyenne a rendu possibles une réduction de la pauvreté et un regain d’optimisme pour l’avenir du continent. Un plus grand nombre de pays s’enrichissent, certains d’entre eux découvrent de nouvelles ressources naturelles, moins d’enfants meurent avant leur cinquième anniversaire, et ils sont plus nombreux à se scolariser.

La conversation mondiale

Pour favoriser une conversation mondiale inclusive, le Groupe de développement des Nations Unies a coordonné les consultations nationales, globales et thématiques. À ce jour, plus de 90 consultations, impliquant des partenariats avec de multiples parties prenantes, y compris les ministères, les entreprises et les groupes de la société civile, ont été soutenues par l'ONU et d'autres sont prévues. Des organisations de la société civile continuent à s'engager dans le processus post-2015, tandis que des universités et autres institutions de recherche, y compris les groupes de réflexion, restent particulièrement actifs.

Grâce à l'enquête « My World », plus de 1,4 millions de personnes ont voté pour les six questions de développement les plus influent sur leur vie, et le nombre d'électeurs ne cesse de croître. En complément de mon monde est le monde que nous voulons plate-forme en ligne, où les citoyens se sont engagés davantage dans les diverses consultations sur le processus de développement post-2015. Entrées de la conversation mondiale ont été inclus dans les rapports suivants présentés au Secrétaire général et les États membres:

  • « MY world » : enquête mondiale qui vous permet de communiquer aux Nations Unies les sujets les plus importants que vous aimeriez voir figurer sur l'agenda de l'après-2015.
  • « 2015 : Le monde que nous voulons » : plate-forme pour participer à travers des consultations au processus de développement pour l'après-2015.

Ce programme tient compte des nouveaux défis de développement et sera relié aux résultats de la conférence « Rio+20 » , la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, qui s'est déroulée à Rio de Janeiro (Brésil) en juin 2012. Le document final intitulé « L'avenir que nous voulons » appelait à la création d'un Groupe de travail intergouvernemental ouvert sur les objectifs de développement durable afin d'élaborer une proposition qui serait examinée lors de la 68e session de l'Assemblée générale. Le but à la fois du Groupe de haut niveau et du Groupe de travail intergouvernemental consiste à former un unique cadre de développement qui aura pour but la réduction de la pauvreté et le développement durable.

Quelques faits marquants en 2014

D'ici au Sommet en septembre 2015, le Secrétaire général et le système des Nations Unies vont continuer d'aider les États Membres de l'ONU alors que des délibérations intergouvernementales se poursuivent. Les résultats de consultations et d'autres processus en 2014 alimenteront le Rapport de synthèse du Secrétaire général, attendu d'ici fin 2014.

  • Les consultations coordonnées par le Groupe de développement des Nations Unies ont porté sur le financement et d'autres moyens de mise en œuvre au niveau national, régional et mondial.
  • Le Président de l'Assemblée générale organisera six évènements - trois débats thématiques et trois évènements de haut niveau - sur le programme de développement pour l'après-2015, de février à juin 2014.
  • Le Forum politique de haut niveau se réunira au niveau ministériel dans le cadre du segment de haut niveau du Conseil économique et social en juillet 2014.
  • Les sessions du Groupe de travail à composition sur les objectifs de développement durable concluent en février 2014. Le Groupe examinera ensuite des objectifs spécifiques et travailleront sur la négociation d'un texte en vue d'établir un rapport qui sera présenté aux États Membres en septembre 2014.
  • Le rapport du Comité intergouvernemental d'experts sur le financement du développement durable devrait être présenté en septembre 2014.
  • Le Rapport de synthèse du Secrétaire général sera présenté aux États Membres de préparer le terrain pour les négociations qui ont précédé le Sommet de septembre 2015.

CONCLUSION

A l’instar de tout ce qui précède l’Afrique doit se mobiliser pour se faire mieux entendre pour l’élaboration de l’agenda post 2015. Les femmes, plus précisément les sociétés civiles au sein des différentes organisations doivent se souder les coudes et non restées en marge des décisions qui seront prises à leur endroit. Personne d’autres ne pourrait mieux le faire leur place. Elles doivent s’impliquer, revendiquer leurs droits et faire intégrer ce qui avait manqué pour que les OMD ne puissent pas être atteints. Leur absence à certains rendez-vous a malheureusement pesé lourd en leur défaveur. Les femmes doivent désormais se soulever et crier tout haut : « Plus jamais ça » car ce que femme veut Dieu le veut.



[2]L’Accord de Cotonouconstitue l’accord de partenariat le plus complet entre les pays en développement et l’UE. Depuis 2000, il sert de cadre aux relations de l’UE avec79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). En mars 2010, la Commission européenne et le groupe Afrique Caraïbes Pacifique ont conclu la seconde révisionde l’Accord de partenariat de Cotonou, qui faisait suite à une première révision intervenue en 2001. La coopération ACP-UE a été adaptée à l’apparition de nouveaux défis, ceux notamment du changement climatique, de la sécurité alimentaire, de l’intégration régionale, de la fragilité de certains États et de l’efficacité de l’aide.

 

 

* Madame Akolé WILSON KPETEMEY est la Présidente de l'Association Femmes et Environnement (A.F.E) et la Directrice du Cabinet de Consultation E.D.C

INTRODUCTION

L’Afrique au Sud du Sahara, malgré des progrès réalisés dans quelques secteurs, est actuellement l'une des rares régions du monde où la probabilité d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) d’ici 2015 demeure très faible si les tendances actuelles se maintiennent. Cette situation s’explique, entre autres, par une croissance encore faible et inéquitable, le niveau insuffisant des dépenses dans les secteurs prioritaires tels que l’agriculture, les infrastructures, l’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable, mais aussi par des problèmes de capacités à de multiples niveaux. La réalisation de progrès vers les OMD dans cette partie du Monde nécessite aussi un commerce international plus juste mais aussi un renversement plus significatif de la tendance en matière d'Aide Publique au Développement (APD).

 

A travers cette section, le ROFAF aimerait informer son audience sur les différents processus en cours pour l’élaboration du nouveau cadre de développement pour l’Après 2015, les actions de mobilisation et de plaidoyer entreprises pour les droits des femmes ainsi que les différentes possibilités d’engagement qui existent encore. En savoir plus