Le lundi 8 décembre 2014, le Ministère togolais de l’Action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation, en collaboration avec les ministères de la fonction publique et du secteur privé a lancé le Programme national de promotion du développement et du leadership professionnel des femmes togolaises au cours de la cérémonie d’ouverture du Forum national sur le leadership professionnel des femmes togolaises qui se tient à Lomé les 8, 9 et 10 décembre. Le ROFAF y était représenté par sa Directrice Exécutive, Massan d'ALMEIDA.
Plusieurs allocutions y communications ont été présentées.
Pour M. SIMENOU, Président de l’Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET), « la femme est un gain de productivité et de rentabilité pour les entreprises » car les études ont montré que les entreprises qui comptent beaucoup de femmes au sein de leurs postes de direction sont plus performantes. Il a relevé qu’en Europe, il y a plus de femmes aux postes de direction qu’en Afrique et au Togo.
Il fait remarquer qu’au Togo,
- Il y a 2O% de femmes dans le gouvernement
- Dans l’AGET, il n’y a que 4 femmes chefs d’entreprises sur 44
- Le nombre des femmes est tout autant infime dans l’armée et la police
Il a affirmé que quand les femmes veulent prendre les devants, elles peuvent le faire de manière remarquable car elles sont ingénieuses et créatives, elles ont une intelligence intuitive et émotionnelle et sont très peu impliquées dans les malversations financières.
Il a souligné que pour inverser les tendances, tous les acteurs doivent jouer leur rôle
- l’Etat : en adoptant des lois plus progressistes,
- les entrepreneurs : en utilisant un système de quota et de discrimination positive en faveur des femmes dans leur politique de recrutement, par exemple
- les organismes internationaux : en tenant compte des questions de genres dans leurs politiques de financement des projets, dans la répartition des postes de responsabilité et aussi dans la répartition des temps de travail, des tâches, en créant l’option du travail à domicile, etc.
- Les femmes elles-mêmes : elles doivent s’assumer, se mettre en réseau
- Les hommes : ils doivent soutenir les femmes à tous les niveaux et dans tous les domaines
- Les religions : elles doivent prêcher et promouvoir le leadership des femmes.
La Représentante de l’Ambassadeur du Japon a dans son allocution, présenté les retombées positifs de l’Assemblée Mondiale des Femmes » qui a été récemment organisé au Japon et souligné l’importante et effective contribution de la Ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation, à cet événement. Elle a dit que le Japon soutient le leadership des femmes et accompagne les structures dans ce domaine.
La Banque Africaine de Développement (BAD), l’un des partenaires de l’événement, a présenté ses expériences réussies et moins bien réussies en matière de promotion du leadership des femmes. A travers un message vidéo, l’Envoyé Spéciale sur les questions du genre de la BAD, Mme Geraldine Fraser-Moleketi, a souligné l’importance d’avoir les femmes aux postes de leadership et parler de son combat au quotidien pour la mise en œuvre de leur stratégie genre 2014-2018 et sa conviction qu’investir dans la femme permet d’améliorer la productivité et la qualité des services. Le Représentant Résident de la BAD, Serge N'GUESSAN, a présenté la stratégie de la BAD pour la promotion du leadership professionnel des femmes. Il a reconnu que les exigences des postes et les conditions de travail n’étaient pas très attrayantes pour les femmes ce qui a amené la Banque à entamer des réflexions et proposer à l’horizon 2016 des améliorations considérables notamment la création de salles d’allaitement, de crèches, l’amélioration des congés de maternité et de paternité, la proposition du télétravail à domicile. Il a dit que la BAD va lancer des recrutements en 2015 et qu’à compétences égales les femmes seront privilégiées afin de relever le taux des femmes à tous les postes à tous les niveaux (actuellement en dessous de 30%).
La Représentante Résidente du PNUD au Togo, Khardiata Lo Ndiaye, a centré son intervention sur les réflexions d’une femme Juge à la Cour suprême du Ghana et Présidente de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui a relevé 10 constats sur le leadership professionnel des femmes en parlant de son propre expérience:
- Il y a peu de femmes leaders au sommet
- C’est dur de se maintenir au sommet (car cela implique travailler tard, des voyages d’affaire très éprouvants, ce qui n’est toujours pas facile de concilier avec la vie familiale : mais elles pensent que les femmes n’ont pas à faire un choix entre leurs vies familiale et professionnelle)
- Sans soutien actif et exprimé de tous vous ne pouvez pas réussir
- Il y a trop d’obstacle à surmonter en dépit des progrès (en matière d’éducation…)
- Les traditions ne peuvent pas nous retenir, elles peuvent servir de catalyseur
- L’éducation quoi que désirable n’est pas tout (ne fournit pas tous les moyens pour être leaders, car on n’enseigne pas aux jeunes filles/femmes dans les écoles comment devenir un leader)
- Le courage intérieur et l’abnégation sont nécessaire (la femme doit travailler plus durement que ses collègues hommes pour s’affirmer et se faire respecter)
- Le réseau est crucial : les femmes dirigeantes en ont toutes besoin avec différents alliés (les femmes professionnels, les organisations de la société civile, les chefs d’entreprises, …)
- Peu importe vos compétences il y a des défis à surmonter (défis d’être femme leader, …)
10. Oui, les femmes leaders peuvent : elles en sont capables
Pour conclure, Madame Lo Ndiaye a partagé avec l’audience les sept clés du leadership féminin que sont: l'authenticité, l'empathie, l'intuition, la créativité, la bonté, le partage et la paix.
Le Ministre de la fonction publique, Monsieur Gourdigou KOLANI, a souligné dans son allocution, que dans la fonction publique au Togo il y a moins de 20% de femmes. Il a exhorté les femmes à continuer de bousculer les hommes pour occuper des postes en citant l’adage « on est mieux servi que par soi-même »
Mme Bernadette Essossimna LEGZIM-BALOUKI, Ministre du commerce et de la promotion du secteur privé a affirmé dans son allocution que les entreprises togolaises ont compris que la promotion du leadership professionnel des femmes est un atout pour leur productivité.
Dans son discours d’ouverture, Mme Dédé Ahoéfa EKOUE, Ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation, a déclaré que le Programme national de promotion du développement et du leadership professionnel des femmes togolaises est une initiative coordonnée et dans la durée pour accompagner le leadership professionnel des femmes. Son objectif est de promouvoir l’avancée professionnelle des femmes et leur accès aux postes de décision en vue de créer un vivier de compétences. Elle espère que ce sera un moteur d’accélérateur de la carrière dirigeante des femmes au Togo dans le secteur privé et publique.
Environ 200 femmes issues de l’administration publique et privée participent à ce forum sur le thème « Femmes professionnelles, leviers de compétences »
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