Nouvelles approches dans la résolution du conflit casamançais
Comment les femmes pourraient-elles être incluses davantage dans le processus de la gestion de conflits et quel rôle pour les institutions traditionnelles ? – Ces questions étaient le centre d’intérêt du séminaire organisé par la Fondation Konrad Adenauer et le Mouvement Citoyen dans le cadre du programme ZIVIK. Pendant ces deux jours, les participants discutaient de ces thèmes-là, en étant soutenus par deux sociologues de l’Université de Dakar qui contribuaient avec des exposés ainsi que l’animation des ateliers. Le témoignage d’une militante pacifiste de la première heure complétait la manifestation.
La gestion du conflit et la vie politique en générale sont dominées par les hommes pendant que les femmes jouent un rôle de second plan ; les participants, majoritairement jeunes et femmes, étaient d’accord sur ce constat. Le thème central du premier jour du séminaire est lié au genre. Le Dr.El Hadji Malick Sy Camara, socio-anthropologue de l’Université de Dakar, a expliqué que les hommes utilisaient souvent l’argument biologique pour justifier leur domination, mais cela n’était qu’un prétexte. Tout d’abord il y a eu des ateliers au cours desquels les participants discutaient des thèmes. Ensuite, l’assemblée a eu droit à des plénières. Par la suite M. Camara a effectué son exposé. Il a expliqué entre outre les conditions des femmes et des hommes dans des situations de crise. Les femmes vivent les conflits d’une manière différente car elles n’avaient pas accès aux mêmes ressources que les hommes. Il a souligné que les femmes sont les victimes principales des guerres et des conflits en indiquant que 80% des réfugiées dans le monde sont des femmes. Malgré tout, elles ne sont guère impliquées dans la gestion des conflits. Par ailleurs il a expliqué l’importance des institutions traditionnelles dans ce processus. Jadis c’étaient les griots, des religieux et d’autres autorités locales qui jouaient la médiation dans des situations de conflit. Aujourd’hui les conflits ont changé mais on peut toujours recourir à cet exemple, a expliqué le sociologue. Les griots d’antan sont presque assimilables maintenant aux journalistes. Il a conclu son exposé en exigeant que l’inclusion des femmes dans la gestion des conflits devienne « un principe démocratique ». L’après-midi a été animé par le groupe théâtrale du Mouvement Citoyen « Totok ». Dans leur pièce, ils ont présenté les sujets résolution de conflits et conciliation d’une manière artistique et amusante. Le public a vraiment apprécié positivement leur représentation.Le rôle de la femme dans la gestion des conflits a aussi été au cœur du programme du deuxième jour du séminaire. La séance a été animée par le sociologue Dr Ousmane Ba. Les participants ont abordé les thèmes paix et sécurité humaine. Ils ont discuté des situations conflictuelles du quotidien et de leur résolution. On a remarqué aussi que la résolution de ces types de conflit constitue une contribution importante à la stabilité sociale. On a également constaté que la majorité des conflits ont toujours un élément constructif qui peut faire avancer la société. Enfin M. Ba a présenté dans son exposé la résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unis, qui peut être considérée comme un appel à une inclusion des femmes dans la gestion des conflits. C’était maintenant le devoir de l’Etat et de la société civile de prendre en charge sa mise en œuvre. L’après-midi a été dédié au témoignage de Mme Halimatou Souaré. Etant victime du conflit elle-même, elle était parmi les premiers qui se sont engagés dans la médiation entre les acteurs du conflit. Elle a raconté ses expériences, par exemple comment elle marchait seule avec un panneau portant une inscription « paix » dans les rues de Ziguinchor. Elle a partagé aux séminaristes ses expériences de militante de la paix notamment les difficultés liée à la communication avec les différentes parties en conflit. Dans l’ensemble, le séminaire a été très interactif. Les participants ont manifesté leur grand intérêt pour les thèmes. Leurs discussions ont été très animées. Les spécialistes invités ont enrichissi le séminaire avec leurs exposés ainsi que l’animation des ateliers. Les participants ont été informés sur des thèmes de grande importance comme la résolution pacifique des conflits. Ils ont eu l’occasion de discuter et d’échanger leurs avis avec les autres. Ainsi ils peuvent apporter une contribution au processus de la résolution du conflit aussi bien que la stabilisation politique de leur région la Casamance.
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