Estropiée aujourd’hui. Elle a survécu à ce malheur. Cinq ans après la catastrophe, Djanie vit avec une seule jambe. Grâce à sa béquille, parfois ses bâtons, elle continue de survivre difficilement, toujours dans la misère la plus abjecte avec ses deux enfants privés de père.
Cet handicap physique et psychique l’empêche évidemment de fonctionner normalement comme avant. Mais elle tient le coup péniblement au jour le jour. Ce brusque changement dans sa vie par le désastre meurtrier, ne s’effacera jamais dans son esprit, confie-t-elle à HPN.
Quant à la fille de sa voisine Tita qui se trouvait coincée auprès d’elle sous les décombres, elle avait fini par succomber de ses graves blessures. Elle est partie, sous ses yeux impuissants pour l’éternité, avant même qu’on vienne libérer sa jambe comprimée sous les débrits.
« Je supportais la souffrance sous les bouts de béton durant plusieurs heures. Ma souffrance en était une, mais ce qui me hante encore l’esprit, c’est celle de la fille de ma voisine qui pleurait amèrement auprès de moi sous les ruines, alors que j’étais complètement incapable de l’aider », se souvient-elle.
Avec l’aide de Dieu et parfois celle de quelques membres de sa famille élargie et amis, Djanie vit comme des milliers d’autres personnes ayant survécu au séisme du 12 janvier 2010, avec les séquelles du cataclysme dans une des rares pièces de son cahute qui tient encore à peine debout.
Les traces du tremblement de terre meurtrier sont encore visibles dans la vie de tous les Haïtiens. Ce, tant sur le plan physique que psychologique. Dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, un reporter de HPN a constaté quelques tas de décombres qui témoignent de la violence des secousses du séisme de magnitude 7.3 qui a causé la mort de plus de 250 mille âmes, selon les chiffres officiels.
Alix Laroche
Source: HPNHaiti
< Précédent | Suivant > |
---|