L'œuvre artistique de la femme congolaise n'est pas souvent considérée comme elle le devrait, ni jugée à sa juste valeur car la femme artiste est souvent utilisée comme un objet et non comme un sujet à part entière alors qu'elle a le talent et toutes les compétences pour être le leader d'un groupe ou d'un orchestre.
La plupart du temps, elle est toujours sous la « tutelle de l'homme ». Dès lors, on la voit davantage faire office d'accompagnatrice du chef ou être cantonnée dans le rôle de choriste ou de simple danseuse.
Il faut dire aussi que les us et coutumes de la société congolaise ne sont pas de nature à favoriser son expression individuelle. C'est justement ces multiples blocages pour les femmes artistes que l'artiste congolaise accomplie, Maryse Ngalula, veut briser.
« Les scènes musicales congolaises se vident des talents féminins. L'agence Akaçia vient à point nommé pour penser aux lendemains des compositeuses congolaises en mal de positionnement, de promotion et d'encadrement artistique ».
Ces propos sont de Maryse Ngalula, qui a depuis quelques années fondé l'agence Akaçia, société de productions, de diffusion et de promotion de l'artiste congolaise.
Maryse Ngalula a mis du temps avant de pouvoir donner libre cours à son talent. Huitième d'une fratrie de huit, elle est issue de la tribu Luba établie dans la province du Kasaï Oriental au centre de la République Démocratique du Congo.
Son milieu d'origine n'a au départ pas accepté qu'elle se consacre au domaine artistique. Pendant longtemps et pour cette raison, elle a fait taire son âme d'artiste et réprimé son talent.
Née à Kananga, chef lieu de la province, c'est auprès de son frère Bassy Kalala que Maryse Ngagula encore toute jeune, s'initie au chant et à la guitare. Mais à aucun moment elle n'envisage de faire une carrière de guitariste-chanteuse.
C'est beaucoup plus tard, au début des années 90, qu'elle parvient avec succès à jouer convenablement de la guitare, la toute première qu'elle peut se payer et qu'elle se décide enfin à écrire et à composer ses propres chansons.
C'est en juin 1998, lors du festival Kin-Ndule, organisé par le Centre Culturel Français de Kinshasa, que le grand public et les milieux professionnels artistiques du Congo découvrent la perle qu'elle est.
Entre 2002 et 2009, pour pouvoir espérer percer un jour, Maryse Ngagula s'installe en Afrique du Sud, plus particulièrement à Johannesburg.
Elle y réalise, grâce à l'Alliance Française de Johannesburg, l'album « Egoli » qui signifie Terre de l'or. Album de quatre titres grâce auquel elle remporte le Prix « Découverte Francophonie 2004 » et le « Prix SABC Africa ».
Elle assure alors la première partie du spectacle du musicien sénégalais Ismaël Lô à l'occasion d'une de ses tournées dans le pays de Mandela.
Source :Â allafrica.com
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