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Accueil Actualités Programme de développement pour l'après 2015 Activités du ROFAF relatives à l’après 2015 Journées du Togo sur l'Après 2015: Le processus de consultations post 2015 aux niveaux national, régional et international

Journées du Togo sur l'Après 2015: Le processus de consultations post 2015 aux niveaux national, régional et international

La 65ème Assemblée Générale des Nations Unies a décidé d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre des OMD qui arrive à échéance en 2015. C’est un ainsi qu’elle a encouragé tous les Etats à accélérer le processus de mise en œuvre à horizon 2015 et à mener des discussions à différents niveaux sur les orientations et les stratégies à suivre au-delà de 2015, afin d’identifier les enjeux futurs et définir le nouveau cadre de développement de l’après 2015. Par WANIKO Kokou*

I. CONSULTATIONS NATIONALES AU TOGO, PHASE 1

I.1 INTRODUCTION

Dans cette perspective, cinquante (50) pays ont été choisis à l’échelle mondiale, dont le Togo parmi les 19 pays africains retenus, pour mener des consultations nationales dont les résultats serviront à définir une vision mondiale commune en faveur du développement après 2015.

Pour mener à bien ce processus le Togo a mis en place une Task-force mixte Gouvernement-PNUD et a retenue l’Unité de Recherches Démographiques (URD) de l’Université de Lomé pour mener ces consultations nationales.

I.2 METHODOLOGIE ET DEROULEMENT DES CONSULTATIONS

Selon la méthodologie adoptée, les consultations nationales se sont tenues aux niveaux local, régional et central.
Au niveau local, les consultations qui se sont faites sous forme de focus group ou des entretiens individuels, visent les groupements de femmes et des hommes, le club des mères, les jeunes hommes, les jeunes filles, les enfants scolarisés et non scolarisés (enfants de la rue), les leaders communautaires, les organisations religieuses, les personnes vivant avec le VIH et les acteurs du secteur privé.


Au niveau régional, elles ont ciblé les représentants des consultations locales, les services administratifs déconcentrés, les ONGs/OSC, les opérateurs du secteur privé, les autorités régionales, les associations/groupements de défense des droits de l’homme, les associations des personnes incarcérées, les chefs traditionnels/religieux, et travailleuses de sexes/.gays.
Enfin au niveau central, elles ont concerné Administration publique (santé, éducation, agriculture, emploi, etc.), les forces de l’ordre (police, gendarmerie, armée), le Conseil National du Dialogue Social, les Universités (publiques et privées), les centres de recherche, les Partenaires Techniques et Financiers et chefs de mission diplomatique, les fédérations des organisations de la société civile, les association des personnes handicapées, les opérateurs du secteur privé/syndicat/patronat, les leaders d’opinion (membres du gouvernement, parlementaires, leaders politiques), les association des acteurs du secteur informel, les Associations des femmes entrepreneures, les associations de personnes âgées, Personnes émigrées/groupes ethniques minoritaires et les artisans.

I.3 RESULTATS

Les consultations se sont déroulées sur toute l’étendue du territoire à travers des discussions dans des focus group, des journées d’échanges, des interviews privées, des conférences débats. Elles ont touché au total plus de 75 groupes-cibles parmi lesquels, les femmes, les hommes, les syndicats, les jeunes, les enfants, les cadres des départements ministériels, les décideurs, les chefs traditionnels, les ONGs, le secteur privé, les personnes handicapées, les artisans, les Personnes Vivant avec le VIH, les médias, les partis politiques, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les travailleuses de sexes, les personnes âgées, etc.

Les discussions ont tourné autour des thèmes tels que la pauvreté, l’urbanisation, l’environnement et les changements climatiques, l’agriculture et la sécurité alimentaire, le développement des infrastructures, la gouvernance, le VIH/Sida, la paix et la sécurité, la santé et la nutrition, la dynamique de la population, l’éducation et la formation professionnelle, l’emploi et le travail décent et enfin la culture.

Les consultations se sont enrichies par des discussions approfondies dans des ateliers sur les thématiques récurrentes et émergentes sur (i) l’éducation et la formation professionnelle ; (ii) l’emploi des jeunes et le travail décents; (iii) la gouvernance et (iv) l’agriculture et la sécurité alimentaire.
Toutes les informations récoltées ont permis à l’équipe chargée de mener ces consultations d’élaborer un projet de Rapport-Pays soumis à mon département et au Système des Nations Unies pour observations.

I.4 CONCLUSION

Dans l’ensemble, les Togolais restent optimistes quant à l’avenir du Togo et pensent que leur pays pourrait bien devenir un havre de prospérité, de justice sociale et de fraternité pour tous si des efforts sont faits dès à présent dans un certain nombre de domaines clés afin de donner une impulsion nouvelle au développement après 2015.

Toutefois, trois grandes préoccupations ont relevé à savoir:
• La précarité des activités économiques qu’ils exercent et qui tend à s’accentuer ;
• L’avenir sombre qui se profile à l’horizon pour leurs enfants du fait de leurs faibles capacités professionnelles et de la rareté des opportunités d’emplois ;
• La mauvaise gouvernance qui s’observe à tous les niveaux et qui sape les fondements d’un développement harmonieux du pays.
Face à ces contraintes relevées, les chantiers suivants sont à rendre prioritaires :
• Faire du secteur agricole « le poumon de l’économie nationale » et le principal pôle de croissance en mettant notamment l’accent sur la production, la transformation et la commercialisation ;
• Réorienter le système éducatif pour qu’il dispense le savoir, le savoir-faire et le savoir-être ;
• Instaurer véritablement l’état de droit, en séparant les pouvoirs et en instituant les principes de bonne gouvernance à tous les niveaux.


II. CONSULTATIONS NATIONALES AU TOGO, PHASE 2


II.1 INTRODUCTION

Sur initiative du Secrétaire Général de l’ONU consécutive à la demande des Etats membres d’approfondir les consultations inclusives post 2015 à travers des consultations thématiques par pays sur la manière dont les prochains objectifs de développement en cours de validation seront délivrés, l’Equipe Pays du Togo et ses partenaires nationaux consultés, ont estimé majoritairement que le renforcement durable des capacités et l’édification d’institutions solides faisaient partie des principaux défis à relever dans toutes les politiques de développement au Togo pour espérer des avancées significatives dans la trajectoire du développement du pays.

C’est dans cette perspective que le Togo a été retenu parmi 8 pays pour conduire la deuxième phase de consultations nationales post 2015 sur le « renforcement des capacités et construction des institutions efficaces».


II.2 OBJECTIF DE LA CONSULTATION

L’objectif de la deuxième phase consultation est de fournir une contribution nationale au débat mondial sur les leçons apprises dans la mise œuvre des OMD en lien avec les capacités institutionnelles, et les actions à entreprendre pour donner plus de chance de réalisation des objectifs de développement post 2015.


II.3 APPROCHE METHODOLOGIQUE

La contribution du Togo aux consultations internationales sur la thématique «appuyer le renforcement des capacités et la construction des institutions efficaces » pour la mise en œuvre de l’Agenda de développement post-2015 se basera sur l’expérience togolaise en ce qui concerne les leçons apprises, les succès et opportunités dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement.
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II.3.1 CONTENU THEMATIQUE DE LA CONSULTATION

Le dialogue sur le « renforcement des capacités et la construction des institutions efficaces » portera sur quatre domaines thématiques, pour apprécier l’expérience togolaise dans la mise en œuvre des OMD en relation avec les capacités institutionnelles:
• deux (02) domaines (OMD) dans lesquels le Togo a fait des progrès considérables;
• deux (02) domaines (OMD) dans lesquels des efforts restent à faire pour la réalisation des OMD à l’horizon 2015.
Les quatre domaines retenus sont les suivants :


II.3.2 CIBLES REALISABLES ET D’INTERET POUR LE GOUVERNEMENT

• Assurer l’accès universel à l’éducation primaire et éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire;
• D’ici 2015, arrêter la propagation du VIH/SIDA et commencer à inverser la tendance actuelle.


II.3.3 CIBLES HORS DE PORTEE ET D’INTERET POUR LE GOUVERNEMENT

• Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans et améliorer la santé maternelle;
• Donner un emploi à temps plein et productif et un travail décent à tous, y compris aux femmes et aux jeunes et assurer la protection sociale pour tous.
Pour chaque contenu thématique, il s’agira d’organiser le dialogue autour de l’analyse de l’impact des capacités des institutions publiques et privées -y compris la société civile - du point de vue de l’environnement des institutions, mais également des individus , ainsi que les connaissances, les capacités techniques de planification, de programmation, de mise en œuvre et de suivi et évaluation, les dispositifs institutionnels, le leadership et la responsabilité des acteurs, avec comme fil conducteur et de façon transversale, l’approche basée sur les droits de l’homme et la prise en compte du genre.

II.3.4 QUESTIONS DE DISCUSSION

Les discussions ont tourné autour des questions suivantes :
• Qu'avons-nous appris de la mise en œuvre des OMD en lien avec les capacités institutionnelles? Quelles étaient les principales capacités préexistantes et celles qui ont été développées ou renforcées, nécessaires pour atteindre les OMD? Quels ont été les domaines critiques ?
• Quels genres d'institutions et de leadership ont-ils été nécessaires dans la conduite des processus de mise en œuvre des OMD ?
• Quels sont les dispositifs institutionnels et de gouvernance préexistants ou développés dans les processus de mise en œuvre des OMD ?
• Quels sont les mécanismes institutionnels mis en place pour assurer la participation des femmes, des jeunes et des groupes marginalisés, et les mesures adoptées pour garantir la prise en compte de leurs besoins et intérêts spécifiques ?
• Comment les pays veillent-ils à une planification intégrée et cohérente dans le court, moyen et long terme? Dans le processus de développement, quels types de mécanismes de coordination et de collaboration le pays a-t-il mis en place pour soutenir l'interaction constructive avec la société civile et le secteur privé?

II.4 RESULTATS

Les résultats desdites consultations seront présentés lors d’un atelier le 11 septembre prochain à l’Hôtel Sarakawa.

 

III. POSITION COMMUNE DE L’AFRIQUE SUR LE POST 2015 DES OMD

Les consultations nationales des différents sélectionnés ont permis à l’Afrique d’adopté une position commune dans le cadre du post 2015. Cette position tourne autour des axes suivants :

1. Transformation économique structurelle et croissance inclusive: (i) croissance inclusive qui réduit les inégalités; (ii) agriculture viable, autosuffisance; (iii) diversification, industrialisation et valorisation des produits; (iv) développement du secteur tertiaire et (v) développement des infrastructures.

2. Science, technologique et innovations: (i) renforcement des capacités technologiques en vue de la mise en œuvre du programme de transformation de l’Afrique; (ii) création d’un environnement propice à l’innovation; (iii) renforcement de l’appui à la recherche et au développement; (iv) utilisation optimale des technologies spatiales et géo spatiales.

3. Développement axé sur l’être humain: (i) éradication de la pauvreté; (ii) éducation et développement du capital humain; (iii) accès universel et équitable à des soins de santé de qualité; (iv) égalité des sexes et autonomisation des femmes; (v) dynamique de la population au service du développement; (vi) mobilisation des jeunes; (vii) amélioration de l’accès à des établissements humains viables.

4. Viabilité environnementales, gestion des ressources naturelles et des risques de catastrophes naturelles: (i) amélioration de la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité; (ii) garantir un accès à l’eau pour tous; (iii) réponse adaptée au changement climatique; (iv) désertification, dégradation et érosion des sols, inondations et sécheresse
5. Paix et sécurité: (i) lutter contre les causes profondes des conflits et (ii) prévenir les conflits.

6. Financement et partenariats: (i) amélioration de la mobilisation des ressources nationales; (ii) maximisation de l’utilisation de financement innovants; (iii) mise en œuvre des engagements existants et promotion de la qualité et de la prévisibilité des financements extérieurs; (iv) promouvoir la réciprocité des partenariats; (v) renforcer les partenariats commerciaux; (vi) mettre en place des partenariats de gestion des biens communs

 

IV. LE POST 2015 DES OMD AU NIVEAU MONDIAL

Au niveau mondial, les consultations se sont basées sur les travaux du groupe des personnalités de haut niveau, chargé du programme de développement pour l’après 2015. Ce groupe a tout d’abord relevé la pertinence et l’efficacité des OMD. En effet, il a souligné que la réduction de la pauvreté la plus rapide de l’histoire de l’humanité a été observée lors des treize années qui ont suivi l’entrée dans le nouveau millénaire. Quelques résultats d’illustration sont les suivants : le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté international fixé à 1,25 dollar par jour a diminué d’un demi-milliard. Le taux de mortalité infantile a diminué de plus de 30 % et près de trois millions d’enfants supplémentaires sont sauvés chaque année par rapport à l’an 2000. Les décès imputables au paludisme ont été réduits d’un quart.

 

Le groupe a écouté les points de vue de femmes et d’hommes, de jeunes, de parlementaires, d’organisations de la société civile, de peuples autochtones et de communautés locales, de migrants, d’experts, d’entreprises, de syndicats et de gouvernements. Nous avons notamment entendu s’exprimer des centaines de milliers de personnes partout dans le monde lors de rencontres en face-à-face mais aussi par le biais d’enquêtes, d’entretiens au sein des communautés et de sondages par téléphone portable ou en ligne.

 

Le groupe est arrivé à la conclusion selon laquelle le programme du post 2015 sera un programme universel qui devra se baser sur cinq (05) réorientations transformatrices à savoir : (i) ne laisser personne de côté ; (ii) placer le développement durable au cœur des débats ; (iii) transformer les économies pour créer des emplois et favoriser un monde de croissance inclusif ; (iv) construire la paix et créer des institutions efficaces, transparentes et responsables pour tous et (v) créer un nouveau partenariats mondial.

 

Sur cette base, le groupe a proposé douze (12) objectifs avec des projets de cibles et indicateurs. Ces objectifs sont : (1) Mettre fin à la pauvreté ; (2) Autonomiser les filles et les femmes et parvenir à l’égalité des sexes ; (3) Garantir une éducation de qualité et des programmes de formation tout au long de la vie ;(4) Assurer les conditions d’une vie en bonne santé ; (5) Assurer la sécurité alimentaire et l’équilibre nutritionnel ; (6) Assurer un accès universel à l’eau et à l’assainissement ; (7) Garantir une énergie durable, (8) Créer des emplois, des moyens d’existence durables et une croissance équitable ; (9) Gérer les richesses naturelles de façon durable ; (10) Assurer une bonne gouvernance et un cadre institutionnel efficace ; (11) Garantir des sociétés stables et pacifiques ; (12) Créer un environnement mondial favorable et encourager les financements à long terme.

 

Le Groupe pense que les cinq réorientations fondamentales considérées dans leur ensemble, peuvent supprimer les barrières qui maintiennent certaines personnes à l’écart et mettre fin au fléau de l’inégalité des chances, si répandu sur notre planète. Elles peuvent, en fin de compte, regrouper les questions sociales, économiques et environnementales de manière logique, efficace, et durable. Nous espérons par-dessus tout qu’elles pourront insuffler à une nouvelle génération l’espoir qu’un monde meilleur est à sa portée et l’encourager à agir en conséquence.

 

* WANIKO Kokou est Economiste et Chargé de Programmes au Ministère togolais de la Planification, du Développement et l’Aménagement du Territoire

 

A travers cette section, le ROFAF aimerait informer son audience sur les différents processus en cours pour l’élaboration du nouveau cadre de développement pour l’Après 2015, les actions de mobilisation et de plaidoyer entreprises pour les droits des femmes ainsi que les différentes possibilités d’engagement qui existent encore. En savoir plus


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