C’est pour moi un réel plaisir de présider la cérémonie d’ouverture de ces journées d’information sur « Le genre dans le programme de développement pour l’après 2015». Le rendez-vous de ce jour, vous offre un cadre exceptionnel d’échange, de partage d’informations et de réflexion afin de mieux appréhender les questions de genre et de formuler des recommandations nécessaires qui pourront être prises en compte dans l’agenda des OMD post 2015.
Mesdames, Messieurs les Représentantes/ Représentants des départements ministériels;
Mesdames, Messieurs les Représentantes/ Représentants des Organisations Internationales et Non Gouvernementales;
Madame la Directrice exécutive du ROFAF;
Mesdames, Messieurs les Représentantes/ Représentants des Organisations de défense des droits des femmes,
Mesdames, Messieurs les chefs de services;
Mesdames, Messieurs les Représentantes/ Représentants de la société civile;
Distingué(e)s invité(e)s à vos grades et titres respectifs, tous protocoles observés;
Mesdames, Messieurs ;
C’est pour moi un réel plaisir de présider la cérémonie d’ouverture de ces journées d’information sur « le genre dans le programme de développement pour l’après 2015».
Il me plaît, à cette occasion, de vous témoigner au nom du Chef de l’Etat, au nom du gouvernement et à mon nom personnel, ma gratitude pour avoir bien voulu honorer de votre présence la manifestation de ce jour.
Ma reconnaissance va tout particulièrement au Réseau des Organisations Féminines d’Afrique Francophone (ROFAF) grâce à qui cette rencontre est rendue possible. Qu’il trouve ici l’expression de notre fierté par rapport aux appuis multiformes qu’il ne cesse d’apporter aux femmes et aux filles surtout dans le domaine de promotion et de protection de leurs droits.
Mes remerciements vont également à tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont rehaussé l’éclat de cette rencontre. Votre présence est le témoignage de l’intérêt que vous accordez au sujet de l’ordre du jour de cette importante rencontre.
Le rendez-vous de ce jour, vous offre un cadre exceptionnel d’échange, de partage d’informations et de réflexion afin de mieux appréhender les questions de genre et de formuler des recommandations nécessaires qui pourront être prises en compte dans l’agenda des OMD post 2015.
Mesdames, Messieurs, distingués invités
Il est indéniable aujourd’hui que le développement durable demeure un défi majeur à relever aussi bien par nos Etats que par la communauté internationale.
En effet, en septembre 2000, les pays se sont engagés à travers les OMD à intensifier leurs efforts et à unir leurs forces pour lutter contre la pauvreté, la faim, l’analphabétisme, les disparités entre les sexes, la mortalité maternelle et infantile, les maladies telles que le VIH /sida et le paludisme, la dégradation de l’environnement et à mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
A l’heure du bilan de ces OMD, l’on note au plan mondial une forte croissance économique qui a permis à de milliers de personnes de sortir de la pauvreté. Le nombre de personnes pauvres dans le monde, vivant avec moins de 1,25$ par jour a reculé, passant de 1,9 milliards en 1990 à 1,3 milliards en 2008.
Les décès liés au sida ont connu une baisse passant de 2,3 millions en 2005 à 1,6 million en 2012 et la mobilisation des ressources financières pour la riposte au sida a connu une augmentation de 10% par rapport à 2011.
Le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans en Afrique a régressé de façon spectaculaire, de 146 décès pour 1000 naissances vivantes en 1990 à 65 décès en 2012.
En matière de lutte contre les inégalités liées aux sexes dans l’éducation, le ratio d’inscriptions des filles par rapport à celui des garçons dans l’enseignement primaire continue de progresser dans de nombreux pays d’Afrique. Sur 49 pays africains pour lesquels des données sont disponibles, 18 pays ont atteint la parité des sexes. Le ratio d’inscription des filles est quasiment identique à celui des garçons.
Mesdames, messieurs,
Distingués invités,
Au Togo, l’engagement du gouvernement pour la réalisation des OMD a conduit à formuler la Stratégie Nationale de Développement à long terme. Cette stratégie a permis d’élaborer le Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP-I), le Document Complet de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP-C) et la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE) qui constitue le document de référence pour toute décision de développement.
Ainsi, de nombreux efforts sont faits dans tous les domaines et les résultats sont encourageants. La croissance économique a atteint 5,9% en 2012. Dans le domaine de la lutte contre la faim et la malnutrition, le Togo a atteint depuis 2010 l’objectif de réduction de moitié, la proportion de la population souffrant de la faim.
En matière de santé, la tendance du VIH/sida a pu être inversée avec la diminution considérable de 5,9% en 2001 à 3,2% en 2006 et 2,3% en 2013 du taux de prévalence de cette maladie parmi la population sexuellement active.
En ce qui concerne la santé maternelle et infantile, le nombre de décès maternel sur 100.000 naissances vivantes a diminué de 478 en 1998 à 400 en 2013.
La proportion d’accouchements assistés par du personnel de santé qualifié est passée de 49% à 59,4%.
Le taux de mortalité des enfants de moins de 5ans a baissé de155 pour mille en 1998 à 89 pour mille en 2013.
Notre pays a aussi réalisé des performances dans la mobilisation de l’aide au développement et l’objectif visé pour le ratio de l’aide publique au développement sur le PIB pourrait être atteint d’ici à 2015 si l’environnement mondial reste moins tendu.
Concernant l’accès à l’éducation, le Togo fait des progrès vers l’effectivité de l’éducation pour tous et d’énormes efforts pour l’atteinte de la parité genre surtout dans l’éducation primaire.
Ainsi l’indice de parité fille-garçon dans le primaire est de 0,98 et le taux d’alphabétisation des femmes de 15 à 24 ans par rapport aux hommes est de 83,8%.
S’agissant de l’égalité des sexes dans les sphères de prise de décisions, des mesures spéciales ont été prises. Il s’agit entre autres de:
-la déclaration de la parité par le Chef de l’Etat en décembre 2012;
-a modification du code électoral par la loi N°2013- 008 du 22 mars 2013 notamment en ses articles 220 et 225 qui oblige d’une part, les partis politiques à faire respecter la parité homme-femme sur les listes de candidats présentés aux élections législatives (article 220) et d’autre part qui réduit de moitié le cautionnement aux élections législatives pour les candidats de sexe féminin (article225).
Toutes ces mesures ont permis d’accroître la représentativité des femmes à l’Assemblée nationale qui est passée de 11,11% en 2007 à 17,58 % dans la législature actuelle.
Mesdames, messieurs,
Nous avons certes fait des efforts tant sur le plan national qu’international dans la mise en œuvre des objectifs du millénaire pour le développement, mais il est à noter que beaucoup reste à faire car, nous ne sommes pas arrivés à infléchir certaines tendances.
Ainsi, la grande question qui se pose aujourd’hui, est de savoir quel programme faudra-t-il ériger pour l’après 2015 au regard de nombreux défis ?
Face à cette situation, la communauté internationale a engagé un processus de planification qui permettra la définition de nouveaux objectifs qui à l’échéance de 2015 prendront le relais des OMD.
C’est ainsi que lors de la 68ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies en juillet 2013, le Groupe de Personnalités de Haut Niveau (GPHN) a, dans son rapport final, proposé le programme universel pour l’après 2015 qui est basé sur cinq grandes réorientations transformatrices à savoir:
-Ne laisser personne de côté;
-Placer le développement durable au cœur des débats;
-Transformer les économies pour créer des emplois et favoriser un mode de croissance inclusive ;
-Construire la paix et créer les institutions efficaces, transparentes et responsables pour tous;
-Créer un nouveau partenariat mondial.
Au plan régional, les consultations sur le programme de développement après 2015 font ressortir dans le document final quatre domaines considérés comme prioritaires dans la perspective du programme de développement de l’après-2015 que sont:
- la transformation structurelle de l’économie et la croissance pour tous ;
- l’innovation et les transferts de technologies ;
- le développement humain ;
- le financement et les partenariats.
Dans ces domaines prioritaires, une place importante est accordée aux questions de genre et d’autonomisation de la femme. Il s’agit des efforts à entreprendre pour réduire les inégalités et assurer l’autonomisation de la femme. Ces efforts portent notamment sur :
-l’intégration des petits exploitants agricoles, y compris les femmes dans la chaîne de valeur du secteur agro-industriel ;
-l’éradication de l’extrême pauvreté sous toutes ses formes et l’autonomisation des groupes vulnérables ;
-’accès universel et équitable à des soins de santé de qualité, à la protection sociale et l’amélioration de l’espérance de vie au profit des groupes les plus vulnérables tels que les femmes, les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées, les personnes déplacées et migrants et les populations des zones rurales ;
-l’amélioration de la santé maternelle, néonatale et infanto-juvénile ;
-l’amélioration et l’appui à l’égalité des sexes à tous les niveaux de l’enseignement, en accordant une importance particulière à l’enseignement secondaire et supérieur,
-la création d’un environnement positif pour les filles à l’école, en y augmentant notamment le nombre des enseignantes.
Mesdames, messieurs,
A l’instar de plusieurs pays africains, le Togo s’est résolument engagé dans le processus comme partie prenante à la définition du programme reflétant la position commune de l’Union Africaine, un programme porteur d’espoir surtout pour les jeunes et les femmes.
Les premières tendances des consultations nationales indiquent que pour les personnes qui ont été consultées, les priorités pour le genre et la population portent entre autres sur:
-l’association des femmes aux prises de décision;
-l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan d’action ambitieux d’accompagnement des initiatives féminines;
-l’éradication de toutes les formes de discriminations sociales;
- l’état des lieux de la situation entrepreneuriale des femmes pour permettre à l’Etat de pouvoir élaborer des politiques en ce sens et mieux planifier les actions ;
-la réduction des violences à l’égard des femmes à travers la promotion des droits de la femme et de l’équité genre;
-la maîtrise de la croissance démographique pour bénéficier du bonus démographique;
-la mise en place des fonds d’appui aux initiatives d’autonomisation de la femme;
-la promotion de la parité aux postes de prises de décision(les postes nominatifs et électifs);
-la promotion de l’alphabétisation.
Lors de la 58ème session de la commission sur le statut de la femme à New York qui s’est déroulée du 10 au 14 mars 2014, le Togo, en ligne avec les premiers résultats de la consultation nationale post OMD et à l’instar de tous les autres pays africains s’est rangé à la position du groupe des 77 et du groupe africain. Ces deux groupes proposent dans l’agenda post 2015, en plus d’un objectif de prise en compte transversale du genre, un objectif dédié à l’égalité de genre et à l’autonomisation des femmes. Cet objectif dédié aux femmes porte sur trois domaines prioritaires qui sont:
-la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles;
-l’égalité des sexes en matière de capacités et de ressources;
-l’égalité des sexes en matière de prise de décision au sein des institutions publique et privée.
Ceci est en relation avec la proposition de ONU femmes qui soutient deux objectifs clé pour l’après 2015 à savoir un objectif spécifique et un objectif transversal.
L’objectif spécifique relatif à l’égalité homme/femme permettra aux femmes et aux filles de vivre à l’abri des violences et l’objectif transversal se traduit par les cibles et les indicateurs sexo-spécifiques pour les autres objectifs du développement durable.
Mesdames, messieurs, distingués invités,
Le Togo a été retenu parmi 8 pays pour conduire la deuxième phase de consultations nationales post 2015 sur le «renforcement des capacités et construction des institutions efficaces ». La restitution de ces consultations coordonnée par le ministère de la planification, du développement et de l’aménagement du territoire est une autre occasion pour développer une vision commune sur l’après 2015 .
J’apprécie très hautement la démarche participative pour la définition du nouveau programme pour l’après 2015 car, elle permet de répondre aux aspirations de toutes les composantes de nos sociétés et aboutira à des objectifs clairs et précis pour tous, consensuels et qui tiennent comptent des problématiques spécifiques de développement dont les questions d’égalité des sexes, d’équité et d’autonomisation de la femme.
Le ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation, s’organise déjà pour aligner ses programmes de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, le leadership politique et professionnel et l’éducation de la jeune fille autour des nouvelles orientations et prendra en compte toutes décisions finales relatives au programme post 2015.
Mesdames, messieurs, distingués invités,
Au nom du gouvernement, permettez- moi de réitérer une fois encore ma gratitude au ROFAF pour cette initiative. Je ne saurai terminer mon propos sans remercier l’ensemble de nos partenaires pour leurs apports multiformes dans la mise en œuvre des OMD et leur contribution à l’élaboration de l’agenda post 2015.
Je voudrais aussi remercier tous les ministères impliqués et particulièrement le ministère de la planification ainsi que toutes les personnes ressources de la société civile et de l’administration dont Mme Tébié la Directrice du Genre et des droits de la femme qui n’a ménage aucun effort pour assurer la participation effective de notre ministère et tous les intervenants dont Mr Waniko et Mme Kpetemey
Je suis confiante que ces deux jours de travaux répondront aux attentes et espoirs que chacun de nous y place.
Je vous encourage donc à faire preuve comme par le passé de responsabilité et d’assiduité afin de tirer un maximum de bénéfices à la fin de cette rencontre afin de doter les organisations féminines des informations nécessaires pour finaliser le processus national de consultations et au delà pour formuler et mettre en œuvre une feuille de route efficace pour accompagner le processus prendre une part plus active dans le processus de négociations du programme et pour soutenir la vulgarisation du programme après 2015 dans notre pays.
Je suis convaincue que ces deux jours contribueront de façon significative à renforcer les atouts de vos différentes organisations et à accroitre la qualité du partenariat avec le gouvernement. Je suis aussi d’avance assurée que cet atelier permettra d’enclencher un processus de renforcement pour accélérer notre progrès vers une prospérité durable et partagée à travers une meilleur prise en compte du genre et de l’autonomisation des femmes dans nos programmes de développement après 2015.
C’est sur cette note de conviction et d’assurance que nous ouvrions ensemble un nouvel page d’espoir pour un développement durable à travers la promotion efficace de l’égalité et de l’équité genre , que je déclare ouvertes les journées d’information sur «Le genre dans le programme de développement pour l’après 2015».
Je vous remercie pour votre aimable attention.
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