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Programme de développement de l’après-2015 : Faire d’une éducation de qualité une priorité

Tant les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) que les objectifs de l’Éducation pour tous (EPT) devraient être atteints d’ici à 2015, mais nous savons d’ores et déjà qu’aucun de ces objectifs ne sera réalisé à la date fixée si les tendances actuelles se poursuivent.

À l’approche de 2015, les discussions sur les étapes suivantes ont débuté et les Nations Unies (ONU) dirigent le processus qui doit aboutir à un accord sur un nouveau programme de développement.

Quelles seront les nouvelles priorités du développement? Le nouveau programme comprendra-t-il un objectif mondial sur l’éducation ? Et que peuvent faire les enseignant(e)s et les éducateurs/trices pour influencer le processus? Répondez à l’appel de l’Internationale de l’Éducation pour qu’une éducation universelle gratuite et de qualité soit au cœur de la stratégie mondiale du développement de l’après-2015! Les enseignant(e)s tout comme les éducateurs/trices devraient participer à la formulation d’un nouvel objectif mondial sur l’éducation.

Contexte Haut de page

En 1990, lors de la Conférence mondiale sur EPT à Jomtien, en Thaïlande), les nations du monde entier se sont engagées à mettre en place un enseignement primaire universel (EPU) et à réduire l’analphabétisme avant l’an 2000. À mesure que le nouveau millénaire approchait, il est apparu que de nombreux pays étaient encore très loin d’atteindre ces objectifs, de sorte que la communauté internationale s’est à nouveau réunie au Forum mondial de l’éducation (FME) en 2000, à Dakar, au Sénégal), et s’est engagée en faveur d’une éducation pour tou(te)s d’ici à 2015. Le cadre d’action de Dakar tend à développer les possibilités d’apprentissage pour chaque enfant, chaque jeune et chaque adulte en se fixant six objectifs principaux:

  • développer la protection et l’éducation de la petite enfance

  • offrir un enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tou(te)s

  • promouvoir l’apprentissage et les compétences nécessaires à la vie courante pour les jeunes et les adultes

  • améliorer de 50 pour cent le taux d’alphabétisation des adultes

  • atteindre la parité entre les hommes et les femmes en 2005 et l’égalité des sexes en 2015

  • améliorer la qualité de l’éducation

Quelques mois plus tard, en septembre 2000, les dirigeant(e)s du monde se sont réunis pour adopter la Déclaration du Millénaire des Nations unies, par laquelle ils engageaient leur nation dans un nouveau partenariat mondial en vue de réduire l’extrême pauvreté et définissaient une série d’objectifs assortis de délais – les Objectifs du Millénaire pour le développement– qui devaient être réalisés en 2015. Deux des huit OMD concernent directement l’éducation, à savoir :

Objectif 2: Assurer l’éducation primaire pour tou(te)s

Objectif:D’ici à 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires de qualité.

Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

Objectif:Éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2005, si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard.

Bien que des progrès considérables aient été enregistrés dans la réalisation de l’EPT et des OMD, les faitsmontrent qu’aucun de ces objectifs ne sera atteint. En réalité, si les tendances récentes se poursuivent, les filles les plus pauvres n’auront pas accès à un EPU avant 2086. Globalement, plus de 57 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire (dont 53 pour cent de filles) et 69 millions d’adolescent(e)s ne sont toujours pas scolarisés, tandis que 774 millions d’adultes, dont deux tiers sont des femmes, sont toujours analphabètes. En d’autres termes, il reste beaucoup à faire pour que l’EPT et les OMD deviennent une réalité.

L’après-2015 Haut de page

Vu les progrès considérables restant à réaliser et le rétrécissement du délai, la communauté internationale a revu sa politique pour se concentrer sur un programme de développement pour l’après-2015. Les OMD devraient être remplacés par un nouveau programme universel d’éradication de la pauvreté et de développement durable. Le processus est coordonné par l’ONU, mais le nouveau programme sera conçu et adopté par les États membres de l’ONU lors de l’Assemblée générale de l’organisation en 2015.

L’an dernier, plusieurs processus différents ont alimenté ces débats, qu’il s’agisse d’enquêtes et de consultations internationales, de comités d’experts ou du Groupe de personnalités de haut niveau de l’ONU. Le rapportdu Groupe de personnalités de haut niveau présente sa vision d’un nouveau cadre mondial pour l’éradication de la pauvreté et la transformation des économies par le biais du développement durable. La réponse de l’IE à ce rapport peut être consultée ici.

À l’heure actuelle, les principaux processus en cours sont le Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durableet le Comité intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable. Ces deux processus découlent de la Conférence Rio+20 sur le développement durable, qui s’est déroulée à Rio de Janeiro (Brésil) en 2012, et ils doivent faire rapport à l’Assemblée générale des Nations unies de 2014.

Le Groupe de travail ouvert (GTO) se compose de 70 États membres de l’ONUet proposera une série d’objectifs pour un développement durable (ODD) à l’Assemblée générale de l’ONU de 2014. Ces objectifs devraient servir de base au nouveau cadre mondial pour la protection de l’environnement et le développement durable. Cependant, un consensus international se fait jour pour fusionner les OMD et les ODD dans un cadre mondial commun de l’après-2015, qui intégrerait à la fois l’éradication de la pauvreté et le développement durable.

Le Groupe de travail ouvert (GTO) a commencé ses travaux au début de 2013 et la première année a été consacrée à l’analyse des différents éléments d’un programme de développement durable par le biais de sessions thématiques. Les négociations ont réellement débuté en mars 2014.

Pour l’instant, la question de savoir si les objectifs liés à l’EPT auront un successeur n’appelle pas de réponse claire. L’UNESCO est en train de finaliser sa position sur l’éducation après 2015, après les consultations thématiques que l’organisation a menées avec l’UNICEF. Cette position sera discutée lors de la réunion mondiale de l’EPT en 2014. Par ailleurs, de nouveaux objectifs pour l’EPT et un nouveau cadre d’action seront décidés lors du Forum mondial de l’éducation, qui se tiendra à Séoul, enCorée du Sud, en 2015.

Les priorités de l’Internationale de l’Éducation en matière d’éducation Haut de page

Les droits dhumains en général et le droit à l’éducation en particulier doivent être placés au cœur de tout cadre crédible pour le développement et l’éducation. Tous les États doivent garantir le droit et l’accès à une éducation de qualité pour tou(te)s. L’IE défend et propose l’objectif suivant pour l’éducation après 2015 :

Objectif: ASSURER UNE ÉDUCATION GRATUITE DE QUALITÉ POUR TOUS

Objectif 1a: D’ici à 2030, chaque enfant achève un cycle complet continu, gratuit et de qualité d’éducation de la petite enfance, d’enseignement primaire et d’enseignement secondaire inférieur et supérieur.

Objectif 1b: D’ici à 2030, tous les jeunes et tous les adultes jouissent d’un accès équitable à un enseignement supérieur et à un apprentissage tout au long de la vie de qualité.

Indicateurs:

  • Pourcentage d’enfants et de jeunes qui suivent et achèvent un cycle complet d’éducation de la petite enfance, d’enseignement primaire et d’enseignement secondaire inférieur et supérieur et qui font la preuve de résultats d’apprentissage largement définis et déterminés par des mesures multiples, conformes aux normes nationales générales, désagrégées à tout le moins par handicap, origine ethnique, genre et situation socio-économique

  • Pourcentage d’enfants et de jeunes bénéficiant d’un enseignement dispensé par des enseignant(e)s formé(e)s et qualifié(e)s avec un ratio adéquat élève-enseignant(e) qualifié(e)

  • Pourcentage d’établissements d’enseignement disposant d’une infrastructure sûre et adéquate, d’installations accessibles, de ressources et de matériel didactique pour tous les élèves

  • Pourcentage d’établissements d’enseignement disposant d’un nombre adéquat de personnel de soutien éducatif qualifié ainsi que de services de cantine, de transport, de santé et de services psychologiques

  • Étendue du programme scolaire, ayant un contenu sexospécifique non discriminatoire, des ressources et du matériel pédagogiques allant au-delà de la maîtrise de la lecture, de l’écriture et du calcul et incluant la citoyenneté mondiale et les connaissances nécessaires à la vie quotidienne

  • Pourcentage de jeunes et d’adultes alphabétisés, désagrégés à tout le moins par handicap, genre, origine ethnique et situation socio-économique, notamment.

Objectif 2: D’ici 2030, un financement durable et suffisant est mis en place pour garantir une éducation gratuite de qualité pour tous.

Indicateurs:

  • Au moins 6 pour cent du PIB, 20 pour cent du budget national et 10 pour cent de l’aide officielle au développement sont investis dans l’éducation

  • Pourcentage d’établissements réglementés et financés par des fonds publics, n’imposant pas de frais d’inscription et à but non lucratif

  • Existence et financement de mécanismes permettant aux enseignant(e)s, aux étudiant(e)s et à la société civile de participer à l’élaboration de la politique de l’éducation

Outre l’objectif relatif à l’éducation, l’IE veut que soit introduit un objectif autonome d’égalité des genres ainsi que de protection des droits et d’autonomisation des femmes. L’IE soutient également les priorités du mouvement syndical: i)plein emploi et travail décent pour touset ii) protection sociale universelle. Pour en savoir plus sur le programme relatif au travail décent dans le cadre de l’après-2015, cliquez ici.

En outre, l’IE insiste pour que l’EPT continue à figurer dans la liste des choses à faire et ce thème doit donc être maintenu après 2015. Il est inconcevable que l’extension et la profondeur de l’EPT et l’ambition d’un nouveau cadre pour l’éducation soient dilués dans le programme pour le développement de l’après-2015, qui comprendra également d’objectifs de développement.

Possibilités de participation des syndicats au processus de l’après-2015 Haut de page

Le nouveau programme de développement doit prendre appui sur les besoins, les expériences et les aspirations des gens et s’inspirer des réalisations et des échecs des décennies écoulées. Les priorités doivent être formulées en concertation avec la société civile et les syndicats, en donnant aux syndicats de l’éducation l’occasion de partager leur expérience et leur expertise et de contribuer à l’élaboration de la stratégie en matière d’éducation.

Il existe plusieurs possibilités d’influencer le nouveau programme de développement:

ÉVALUER:

  • Participez à l’évaluation de l’EPT par l’IE ! Les enseignant(e)s ainsi que les éducateurs/trices racontent notre version de l’histoire de l’EPT, en tirant les leçons du passé pour formuler des recommandations concrètes pour l’avenir. Il s’agit d’une vaste consultation destinée à évaluer les progrès réalisés non seulement par rapport aux objectifs de l’EPT, mais aussi en termes de dialogue politique, de financement du secteur de l’éducation, de transparence et de reddition des comptes en matière de gouvernance et de gestion de l’éducation et d’amélioration du statut des enseignant(e)s. L’enquête sera disponible le 1er avril. Pour en savoir plus, cliquez ici.

AGIR:

  • Rejoignez la campagne de l’IE Uni(e)s pour une éducation de qualité, dont le but est de rappeler aux gouvernements leur engagement de garantir une éducation de qualité pour tous. Pour rejoindre la campagne, cliquez .

  • Étudiez la possibilité de coopérer avec d’autres acteurs et réseaux de la société civile dans votre pays. Même si vous ne partagez pas toutes leurs priorités, il pourrait être utile de travailler avec des allié(e)s qui soutiennent une action ou une revendication particulière. Le mouvement étudiant est un exemple d’allié possible.

  • L’ONU mène plusieurs consultations, tant au niveau national qu’international, pour alimenter le processus. Vérifiez si une consultation nationale est organisée dans votre pays. Dans l’affirmative, mobilisez vos membres pour y prendre part et partager vos vues et vos priorités en matière d’éducation. Pour en savoir plus sur les consultations thématiques et la conversation mondiale, consultez le site internet The World We Want.

PLAIDOYER:

  • Menez des actions de plaidoyer en faveur de l’introduction d’un objectif autonome lié à l’éducation à l’intérieur dans le cadre pour le développement durable en engageant le dialogue avec les responsables politiques de votre pays. Demandez que des réunions soient organisées avec les ministères des Affaires étrangères, de l’Éducation et du Développement afin de mieux connaître leurs positions et stratégies par rapport au processus de l’après-2015 et d’influencer les priorités nationales.

  • À l’ONU, les États membres sont représentés par leur Mission permanente auprès des Nations Unies, c’est-à-dire leur Ambassadeur à New York, et il est donc important de les contacter pour plaider en faveur de l’introduction d’un objectif autonome, assorti de cibles et d’indicateurs.

  • Des efforts concertés sont déployés par différentes agences de donateurs et d’autres organisations pour réduire la portée de la stratégie de l’après-2015 en matière d’éducation et n’aborder que les compétences élémentaires, telles que la lecture, l’écriture et le calcul et les mesurer. Dans vos actions de plaidoyer, insistez sur une approche élargie de l’éducation qui permette à chaque apprenant(e) de développer pleinement son potentiel et de contribuer positivement à la société.

  • Source:ei-ie.org

 

A travers cette section, le ROFAF aimerait informer son audience sur les différents processus en cours pour l’élaboration du nouveau cadre de développement pour l’Après 2015, les actions de mobilisation et de plaidoyer entreprises pour les droits des femmes ainsi que les différentes possibilités d’engagement qui existent encore. En savoir plus


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