Avant l'arrivée des chefs d'Etat à Rio pour le Sommet de la Terre, les négociateurs se sont mis d'accord sur un texte de 49 pages intitulé "Le futur que nous voulons". Cette feuille de route pour la protection de l'environnement devrait, sauf coup de théâtre, être signée telle quelle par les représentants des Etats participants. Sébastien Treyer, directeur des programmes à l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), analyse la déclaration pour Youphil.com.
Youphil.com: quels sont, selon vous, les points forts du projet de déclaration finale du Sommet de Rio?
Sébastien Treyer: S’il y a une chose à retenir, c’est que l'on s’est enfin mis d’accord pour définir des Objectifs pour le développement durable (ODD). Les pays du Sud ont finalement accepté que l’on étende les Objectifs du millénaire à des objectifs à caractère environnemental, contraignants ou pas. C’est une vraie avancée. En septembre, l’Assemblée générale des Nations Unies doit définir le programme de travail.ÂÂÂÂ Trente personnalités représentant les différentes régions du monde vont plancher pendant un an sur la définition de ces ODD et remettront leur rapport à l’Assemblée en septembre 2013. En contrepartie, les pays du Nord acceptent que l’ONU fasse le suivi des financements de l’aide à l’"adaptation au changement climatique", à destination des pays du Sud.
Les ONG ont vivement critiqué cette déclaration. Partagez-vous leur constat d’échec?
S.T: Je partage leur déception mais je ne parlerais pas d’"échec", dans la mesure où les attentes n’étaient pas très importantes. Mais vingt ans après le premier Sommet de la Terre, on aurait quand même pu espérer un véritable élan de collaboration! Seules les choses qui ne fâchent pas et des engagements déjà pris figurent dans ce texte.
Sur la question des océans, les chefs d’Etat présents auraient pu s’engager à faire avancer l'idée d'un protocole de protection des écosystèmes en haute-mer. Mais cela n'a pas été le cas, en raison de l’opposition d’une minorité, dont le Canada fait partie. Le problème, c’est que le sommet a dans sa globalité manqué de leadership.
Comment voyez-vous l’après Rio+20?
S.T: Il va falloir définir un programme de travail pour appliquer la déclaration finale. La plupart des travaux vont cependant se poursuivre dans le cadre de processus existants tels que la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC). Le renforcement du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) va peut-être permettre de faire avancer les choses, dans la mesure où tous les pays vont désormais y être représentés et y cotiser.
Il faudra aussi suivre le processus d'élaboration des ODD, d’autant qu’il va correspondre avec le bilan des Objectifs du millénaire, qui arrivent à leur terme en 2015. Lors de la Conférence des Parties sur le climat à Doha, en décembre 2012, il faudra aussi continuer à avancer.Â
Source :Â youphil.com
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